Intervention de Meyer Habib

Séance en hémicycle du mardi 3 décembre 2019 à 15h00
Lutte contre l'antisémitisme — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMeyer Habib :

J'accuse votre majorité, monsieur Castaner, de tenir un double langage en inscrivant un champion de la campagne BDS – boycott, désinvestissement et sanctions – , pourtant illégale, sur sa liste aux élections européennes. Le mouvement BDS, parlons-en : vous voulez boycotter ? Allez jusqu'au bout : boycottez la clé USB, l'application Waze, la caméra endoscopique, les tomates cerises, les médicaments génériques, les exosquelettes ou les panneaux solaires ! Boycottez Israël !

On stigmatise, puis on diabolise avant de frapper et de tuer. Sur les 200 litiges territoriaux en cours à travers le monde, un seul vire à l'obsession : celui qui implique Israël, ce minuscule État, l'unique démocratie d'une région livrée à la barbarie et au fanatisme, l'ultime rempart de nos valeurs face à l'islam politique qui a tué 263 Français, le pays qui nous a permis d'éviter plusieurs attentats de masse sur notre sol en nous transmettant des renseignements ! Stop à l'hypocrisie et au déni !

Pour citer Roger-Pol Droit, « on ne naît pas antisémite. Mais, à force d'être antisioniste, on le devient. » Les nouveaux antisémites ne lisent pas Céline ou Maurras. Ils préfèrent la quenelle au salut hitlérien et le keffieh à la croix gammée. Ils disent « sale sioniste » au lieu de dire « sale juif », et, par ce tour de passe-passe sémantique, ils échappent à la loi. L'antisionisme, c'est la nouvelle bannière de la gauche. C'est aussi la bannière de l'Iran, qui déclare ouvertement vouloir rayer Israël de la carte dans l'indifférence totale de la France.

Pour conclure, mes chers collègues, un des moments les plus douloureux de ma vie fut sans doute le vol de nuit transportant à Jérusalem les petits cercueils des victimes de l'école Ozar Hatorah de Toulouse. J'étais assis en silence aux côtés d'Éva Sandler, qui venait de perdre son mari Jonathan et ses deux petits garçons Arieh et Gabriel, tués à bout portant au nom de l'antisionisme, tout comme la petite Myriam Monsonégo. Éva Sandler sanglotait pudiquement en serrant Liora, âgée de dix mois, seul petit bout de bonheur d'une vie dévastée. Elle n'avait pas de haine ; seulement de la dignité. Alain Juppé était assis à côté de moi, les larmes aux yeux, très ému lui aussi.

Jamais je n'oublierai non plus ces appels à l'aide de William Attal, le frère de Sarah Halimi, ni ceux d'Allan et Daniel Knoll, qui sont venus me voir lorsque leur mère – qu'on appelait alors Mireille K. – , après avoir survécu à la rafle du Vél' d'Hiv, a succombé au nouvel antisémitisme des quartiers. Permettez-moi de citer aussi Sébastien Selam, disc jockey trop souvent oublié, Ilan Halimi, ainsi que François-Michel Saada, Philippe Braham, Yoav Hattab, et Yohan Cohen, assassinés à l'Hyper Cacher de Vincennes. Tous sont victimes du nouvel antisémitisme qui gangrène notre République.

Réveillez-vous ! Depuis l'affaire Dreyfus, le combat contre l'antisémitisme coïncide en France avec le combat républicain.

1 commentaire :

Le 10/12/2019 à 22:25, Laïc1 a dit :

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Le combat républicain français vomit l'extrême droite israélienne.

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