Intervention de Loïc Prud'homme

Séance en hémicycle du mardi 3 décembre 2019 à 21h30
Transparence de l'information sur les produits agricoles et alimentaires — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLoïc Prud'homme :

Le deuxième pas consisterait évidemment à interdire la publicité de la malbouffe à destination des enfants. Ce sont eux, nos gamins, la cible des industriels, qui s'attachent ainsi dès le plus jeune âge une clientèle captive, formatée par des messages manipulateurs. Or cette mesure ne figure nullement dans votre texte. Elle aurait pourtant un réel effet sur la santé des consommateurs : aujourd'hui, le diabète de type 2 est une véritable épidémie qui touche 4 millions de Français et de Françaises et nous coûte plus de 20 milliards d'euros par an. Or cette épidémie est liée à l'obésité et au surpoids, qui explosent du fait de la consommation de malbouffe.

De même, nous vous demandons d'aller plus loin dans l'information des consommateurs afin qu'ils puissent connaître les conditions d'élevage des animaux, l'origine géographique des produits et le nombre de pulvérisations de pesticides sur les fruits et légumes.

Puisque j'évoque les fruits et légumes, comment ne pas mentionner le timide article 6 sur les semences paysannes, qui constituent notre patrimoine commun ainsi qu'une assurance inestimable sur l'avenir, tant la diversité génétique est indispensable à la vie ? Je vous demande d'adopter l'amendement que je défendrai afin de permettre aux agriculteurs d'échanger ces semences, s'il le faut à titre onéreux. Pour rassurer les libéraux de tout poil – ils sont nombreux ici – , je tiens à préciser que cette disposition ne remettra pas en cause le business des firmes semencières qui trouveront toujours des clients pour acheter leurs semences brevetées, vendues à prix d'or.

En adoptant ces amendements, vous rehausseriez l'ambition de la proposition de loi de sorte qu'elle ne soit pas qu'un texte d'affichage, d'autant qu'il est urgent d'agir pour les agriculteurs endettés, pour les millions de victimes de maladies chroniques liées à la malbouffe et face au changement climatique.

Nous voterons en faveur de ce texte et des timides avancées qu'il contient, mais nous défendons une refonte du modèle agricole, afin que celui-ci permette aux paysans de vivre décemment tout en assurant leur résilience face aux bouleversements climatiques grâce à la relocalisation des productions, à l'instauration de circuits courts, à la création de prix planchers, à la sortie planifiée des pesticides et au respect du bien-être animal.

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