Intervention de Guy Teissier

Séance en hémicycle du mardi 10 décembre 2019 à 15h00
Questions au gouvernement — Présence militaire française au sahel

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuy Teissier :

Monsieur le Premier ministre, le drame que la France a connu en perdant treize de ses soldats au Mali et le sacrifice de ces soldats face au terrorisme témoignent de l'engagement et du dévouement de nos militaires.

D'autres événements dramatiques se sont succédé à une vitesse effrénée dans la bande sahélo-saharienne, particulièrement au Burkina Faso et au Mali. Les échecs militaires, conjugués avec l'absence de réponse politique, poussent les populations à s'interroger sur leur malheur. Sur ce terreau se développe un sentiment antifrançais qui conduit à demander le départ de nos troupes. Car une armée étrangère, même amie, est toujours considérée comme une armée d'occupation quand elle reste présente pendant une longue période.

Or, près de six ans après son arrivée au Mali, l'armée française s'y trouve encore et presque autant d'hommes y sont engagés qu'aux premiers jours. En outre, le tribut du sang y est payé par les seuls fils de France : au Sahel, seule la France porte le fardeau de l'Europe.

Malgré l'implication exemplaire de nos armées, la situation est dramatique et le terrorisme ne cesse de gagner du terrain. Loin d'être éradiqué, le mal s'étend. L'opération Barkhane ne remplit plus l'office pour lequel elle avait été déployée. Il faut avoir le courage politique de le dire.

Le président Macron a déclaré vouloir « reclarifier le cadre et les conditions de notre intervention au Sahel » avec les chefs d'État africains membres du G5 Sahel. Ces derniers sont conviés à Pau lundi prochain pour discuter de l'avenir de l'engagement français. Cependant, la politique de la France est illisible et ouvre la voie à tous les fantasmes. En soutenant des chefs d'État qui ont perdu la confiance de leur peuple, en fermant les yeux sur des pratiques exécrables, le Gouvernement a placé l'armée française dans une impasse. Comment gagner la guerre lorsque l'on n'ouvre aucune perspective pour la paix ? Comment sortir du tunnel et rendre l'espoir aux populations ?

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