Intervention de Adrien Taquet

Séance en hémicycle du jeudi 12 décembre 2019 à 15h00
Lutte contre la désertification médicale et prévention — Article 1er

Adrien Taquet, secrétaire d'état auprès de la ministre des solidarités et de la santé :

Je tiens à rappeler que nous sommes plus que sceptiques devant la solution radicale avancée à l'article 1er, notamment ce mécanisme de régulation, auquel nous ne sommes pas opposés par idéologie, contrairement à ce que vous prétendez, mais parce qu'il s'agit d'un mécanisme de coercition. Le conventionnement sélectif peut se révéler efficace lorsque les professions sont à fort dynamisme démographique : voilà ce qui fait toute la différence entre, d'une part, les médecins, dont il nous faut gérer la pénurie et, d'autre part, les pharmaciens ou d'autres professions paramédicales.

Dans le cas des médecins, ce conventionnement sélectif serait beaucoup moins efficace. Il ne suffit pas d'avoir une densité médicale supérieure à la moyenne nationale pour être un territoire bien doté en médecins. Il sera du reste très difficile de définir de telles zones sur-denses sans créer des effets pervers importants, que j'ai évoqués dans mon propos liminaire.

Par ailleurs, loin de nous l'idée de défendre telle ou telle profession ; il faut toutefois savoir qu'une telle mesure coercitive provoquerait la très forte opposition des médecins. Nous constatons que l'implication des médecins dans les projets territoriaux est un appui incontournable pour qui a le souhait d'agir en faveur de l'accès aux soins – nous le partageons tous ici. Je pense en particulier au déploiement des CPTS, maintes fois évoquées ici, qui sont la priorité de la stratégie « ma santé 2022 » : elles constituent la pierre angulaire du décloisonnement entre la ville et l'hôpital, qui est nécessaire et que nous appelons tous de nos voeux.

C'est pourquoi, je le réaffirme, nous devons renoncer à la tentation simple, voire simpliste, d'adopter des mesures coercitives, dont les effets seraient très déstabilisants. Je le répète, ce n'est pas de notre part de l'idéologie : c'est un souci d'efficacité. Or des mesures de ce type risqueraient d'être inefficaces, voire contre-productives par rapport aux effets bénéfiques que vous en attendez.

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