Intervention de Julien Borowczyk

Séance en hémicycle du jeudi 12 décembre 2019 à 15h00
Lutte contre la désertification médicale et prévention — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Borowczyk :

Je souhaite revenir sur les arguments avancés par le rapporteur. Nous avons déjà eu ce débat en commission : j'avais alors posé une question, mais sans obtenir de réponse.

J'entends votre engagement dans la lutte contre la désertification médicale : nous avons tous compris, dans l'hémicycle, qu'il existait un véritable problème, conséquence d'un manque cruel de médecins. Celui-ci est dû, entre autres, au numerus clausus, mais également à l'augmentation de la demande en soins médicaux. Nous ne sommes donc pas du tout dans la même situation de démographie médicale que pour les pharmaciens ou les infirmiers – ces derniers, en particulier, étaient très nombreux, ce qui justifiait la régulation.

Je n'ai pas obtenu de réponse à la question que j'ai posée en commission sur le nombre de médecins touchés par votre texte. Votre proposition de loi ne vise pas du tout la médecine générale : de fait, elle ne répond absolument pas à la demande des territoires ! En effet, votre texte cible le secteur 2, qui ne comprend que très peu de médecins généralistes. Cela est d'autant plus vrai en zones sur-denses : après un petit calcul, votre texte concerne moins de dix médecins par an !

Par ailleurs, les médecins qui ne pourraient s'installer en zones sur-denses le feraient en périphérie immédiate de ces zones – c'est ce que l'on a constaté pour les infirmiers. Votre proposition de loi revient donc à attirer des praticiens qui pourraient rester en secteur 1 dans des zones sur-denses, ou à ne doter les zones déficitaires que de médecins exerçant en secteur 2 et appliquant des dépassements d'honoraires. Tout cela me paraît délétère.

Dans le plan « ma santé 2022 », nous proposons le recrutement de 400 médecins généralistes salariés ou en exercice mixte entre la ville et l'hôpital, dont 200 pour les territoires ruraux. Voilà une mesure concrète qui apporte une réponse immédiate au problème.

Enfin, vous avez dit tout à l'heure qu'en tant que député, vous n'entendiez aucune réponse. En tant que médecin, je n'en ai pas entendu beaucoup non plus lorsque vous étiez aux affaires ! Vous pouvez rire et penser que je fais du lobbying…

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