Intervention de Philippe Michel-Kleisbauer

Séance en hémicycle du jeudi 12 décembre 2019 à 15h00
Politiques publiques contre les moustiques aedes et les maladies vectorielles — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Michel-Kleisbauer :

Nous sommes saisis d'une proposition de résolution de notre collègue Ericka Bareigts qui vise à mettre à l'ordre du jour de l'Assemblée, via une commission d'enquête, un sujet relativement méconnu mais qui deviendra sans doute, dans les années à venir, un sujet de santé public d'importance. En effet, la prolifération des moustiques tigres sur les territoires ultramarins, à La Réunion comme aux Antilles, est un phénomène déjà bien établi par les autorités sanitaires. Il s'est traduit, il y a quelques années, par le développement d'épidémies comme le virus chikungunya ou, plus récemment, le virus zika.

Il s'agissait là de premières alertes, qui ont d'ailleurs été très relayées par les médias. Toutefois, la problématique n'est pas propre aux territoires d'outre-mer puisque ces moustiques, porteurs de maladies dites « vectorielles », ont déjà été repérés en Europe et en France métropolitaine, et ont déjà été les vecteurs de maladies comme citées par la rapporteure.

Récemment, l'Organisation mondiale de la santé a d'ailleurs alerté à propos du risque de propagation de maladies comme la dengue sur l'ensemble des continents du globe, d'ici à une vingtaine d'années, en raison du développement des populations de moustiques tigres favorisé par le réchauffement climatique.

Le groupe MODEM soutient la démarche visant à approfondir la connaissance de ce phénomène mais s'interroge sur la pertinence du choix d'une commission d'enquête comme véhicule. Comme d'autres l'ont observé précédemment, une mission d'information n'aurait-elle pas été plus simple ?

Par ailleurs, la période de surveillance renforcée mentionnée dans le rapport n'est pas encore achevée. Quand le sera-t-elle ? Ne faut-il pas attendre la consolidation des résultats d'une telle étude avant de se saisir du sujet au travers d'une commission d'enquête parlementaire ?

Nous savons qu'une proposition de loi traitant de la question a d'ores et déjà été déposée au bureau de l'Assemblée, et qu'elle devrait être examinée au printemps prochain – cela a été rappelé en commission des affaires sociales. N'est-il pas préférable de s'emparer de cet enjeu par le biais législatif pour expérimenter très rapidement des solutions concrètes ?

Si le sujet est important et nécessite que l'on s'y attarde, de nombreuses questions subsistent quant à la pertinence de recourir à une commission d'enquête, qui ne relèverait d'ailleurs pas du droit de titrage du groupe Socialistes et apparentés.

Pour ces raisons, le groupe MODEM a décidé de s'abstenir. À titre personnel toutefois, parce que mes collègues Justine Benin et Max Mathiasin sont fortement concernés par ce sujet, parce que je suis moi-même élu d'un territoire concerné, et parce que j'ai moi-même contracté la dengue à plusieurs reprises, je voterai pour le projet de résolution.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.