Intervention de Mathilde Panot

Séance en hémicycle du vendredi 13 décembre 2019 à 15h00
Lutte contre le gaspillage et économie circulaire — Après l'article 5 bis

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Panot :

Mme la rapporteure dit que nos amendements sont trop larges, mais celui-ci est très précis : il tend à interdire la publicité pour les téléphones portables.

J'ai cité en commission des chiffres qu'il importe que nos collègues entendent à nouveau. Cinquante smartphones sont produits chaque seconde dans le monde. En France, 25 millions de téléphones portables sont vendus chaque année, avec des dépenses phénoménales pour la publicité. Ainsi, Apple dépense presque 2 milliards de dollars par an pour sa publicité et Samsung 9 milliards, avec une empreinte environnementale et un coût social considérables.

Pendant sa phase de production, en effet, un smartphone fait quatre fois le tour de la planète et requiert 70 kilos de matières premières, soit 583 fois son poids. Selon l'UNICEF, 40 000 enfants y travaillent. En 2010, sur les 47 millions d'iPhone vendus, seuls 10 % ont été recyclés et l'ADEME avait alors estimé que 88 % des Français et des Françaises remplaçaient leur téléphone portable alors qu'il fonctionnait encore. Pire, certains fabricants, Apple et Samsung en tête, collent ou soudent aujourd'hui les batteries à l'intérieur du téléphone pour compliquer l'entreprise, déjà ardue, du recyclage.

Outre cette obsolescence programmée, on crée aussi une obsolescence sociale, au moyen notamment de la publicité. La numérotation des iPhone par exemple, le 11 succédant au 10, fait apparaître comme dépassés les modèles antérieurs et suscite une course à la distinction sociale que nous devons absolument faire cesser, surtout s'agissant d'appareils coûtant parfois l'équivalent d'un SMIC ! En toute logique, donc, il est urgent d'interdire la publicité faisant la promotion des téléphones.

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