Intervention de Fabien Di Filippo

Séance en hémicycle du jeudi 2 novembre 2017 à 15h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022 - projet de loi de finances pour 2018 — Sport jeunesse et vie associative

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFabien Di Filippo :

Au-delà de la baisse globale des crédits de la mission, qui atteint 7 % – un effort bien supérieur à celui qui est demandé aux administrations de l'État, dont, il faut le dire au passage, le train de vie continue de dériver – , ce sont les choix et la manière de faire qui sont alarmants. Je veux parler de l'intention gouvernementale de réduire de moitié le budget du CNDS, qui finance le sport pour tous ; de l'arrivée d'une enveloppe de 58 millions d'euros directement alloués au financement des études préalables aux Jeux ; de la hausse de 100 millions d'euros du budget du ministère : toutes choses qui témoignent d'une volonté de donner la priorité aux Jeux olympiques et aux dépenses mirifiques afférentes.

Mais le transfert et la clarification des missions dont vous parlez, madame la ministre, à propos du CNDS, quel que soit le sens dans lequel on les prend, ne suffiront pas à cacher le vol manifeste, que je tiens à dénoncer de nouveau, de 70 à 100 millions d'euros – en fonction de la mesure corrective qui sera introduite par le ministre des comptes publics dans le projet de loi de finances rectificative – sur les crédits alloués au sport pour tous.

Madame la ministre, le sport n'a pas de vocation somptuaire. La réussite d'une politique sportive ne se mesure pas à un transfert mirobolant ou à un nombre de médailles d'or : de tels records ne doivent en être que la conséquence. Le succès d'une politique sportive se mesure dans les plus petits terrains de nos plus petites communes, lorsque l'on constate qu'ils sont occupés chaque soir avec ferveur et que l'on peut y entendre résonner les cris des enfants, des petits ou des plus grands, qui s'adonnent à leur passion et donnent le meilleur d'eux-mêmes pour développer leur potentiel, atteindre leurs buts et, pourquoi pas – comme vous-même l'avez fait, madame la ministre – , réaliser leurs rêves.

Vous devez entendre la voix des associations et du monde sportif amateur, qui ont déjà fait énormément d'efforts et subi de plein fouet les conséquences de la crise économique, si vous ne voulez pas que votre gouvernement en soit le fossoyeur.

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