Intervention de Matthieu de Lombard de Montchalin

Réunion du jeudi 12 décembre 2019 à 9h30
Mission d'information sur l'incendie d'un site industriel à rouen

Matthieu de Lombard de Montchalin, président des Vitrines de Rouen depuis la création de l'association :

Je voudrais dire que nous avons la chance que Lubrizol soit un intervenant de bonne foi, responsable et solvable.

Je pense que votre mission devrait se poser la question de savoir ce qui se serait passé si ce n'était pas le cas. Nous pouvons imaginer qu'une usine Seveso « seuil haut » qui connaît le même type d'incident ne soit pas la filiale d'un groupe mondial avec des ressources importantes. La question de l'indemnisation par les assurances se pose alors de nouveau, parce que c'est quand même cela le plus logique. C'est quand même ce que ce qui est le plus simple, c'est-à-dire que les assureurs savent indemniser à hauteur d'un préjudice, ils ont des règles, ils ont des gens qui savent le faire. Je pense qu'il faudrait se reposer la question de la catastrophe technologique. Nous sommes face à quelque chose qui peut se reproduire, qui s'est déjà produit plusieurs fois et la logique de notre société est que ce soit le système de l'assurance qui prenne en charge. Évidemment, il y a des coûts et il faudra bien que quelqu'un paie, mais un assureur sait se retourner contre celui qui a commis une faute ou, en tout cas, qui est à l'origine d'un sinistre et il sait éventuellement faire appel à des fonds de solidarité nationale.

Je pense que le travail de la préfecture n'est pas de faire des règles d'indemnisation. Nous compliquons finalement les choses alors qu'il y a des gens dont c'est le métier et qui savent le faire.

Sur tout ce qui concerne l'attractivité, c'est évidemment la métropole qui me semble être l'acteur le plus rassembleur puisque tout le monde travaille déjà avec la métropole. J'entends ce que dit M. Doré, c'est-à-dire qu'il faut probablement aller plus loin qu'uniquement Rouen, mais la Métropole couvre un périmètre qui est plus large que Rouen et elle est capable de travailler avec la Région.

En ce qui concerne les aides et les prêts, et notamment ce qui a été fait à Toulouse pendant les gilets jaunes, je pense que la Région met en place des fonds qui, généralement, ne sont pas utilisés. Aucun commerçant ne sait comment faire appel aux fonds de la Région pour la trésorerie. En revanche, si la Région disait à BPI France : « Je mets à votre disposition un fonds de cinq millions d'euros que vous pouvez utiliser pour de la garantie bancaire court terme » alors BPI France, qui a donné délégation aux banques pour utiliser des fonds, pourrait permettre à chaque banque d'une entreprise de prêter à son entreprise, celle qu'elle connaît, celle à qui elle a l'habitude de faire confiance et de prêter des fonds supplémentaires ou en tout cas de garantir ces fonds. Là encore, nous ne recréons pas une nouvelle commission, un nouveau dossier, un nouveau système. Nous sommes dans le fonctionnement normal de l'économie avec une collectivité qui dit, à un moment donné : « Je viens garantir un risque supplémentaire, mais je permets aux acteurs habituels du système de faire leur métier ».

Je pense que chaque fois que nous faisons cela, nous facilitons la vie de tout le monde parce qu'un commerçant sait parler à son banquier mais ne sait pas remplir un dossier administratif.

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