Intervention de Agnès Thill

Séance en hémicycle du mardi 7 janvier 2020 à 21h30
Questions sur la politique des retraites

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAgnès Thill :

J'aurai beaucoup plus que quatre questions.

Certains régimes spéciaux, de surcroît pour la plupart déficitaires, ne reflètent plus la situation réelle de leurs bénéficiaires, tandis que certains métiers, comme ceux du BTP, les soignants hospitaliers, les caristes ou les travailleurs à la chaîne, par exemple, sont les grands oubliés. Le débat porte-t-il réellement sur l'âge pivot ? Ne devrions-nous pas plutôt nous demander qui pourra ou ne pourra pas travailler jusqu'à cet âge, et prendre en compte la pénibilité ?

Entendre les craintes, oui, mais en restant objectifs sur cette réforme. Si elle doit être discutée, elle présente des avancées sociales pour les femmes, les agriculteurs, les carrières hachées et les bénéficiaires du minimum retraite.

Depuis un mois, pourtant, nous assistons à des revirements et à des concessions. Régimes spéciaux, autonomes, spécifiques : nous sommes bien loin du rapport Delevoye. Tous ces points n'avaient-ils pas été appréhendés, les problèmes clairement identifiés, le financement réfléchi et évalué en amont ?

Combien coûteront l'extension de la prise en compte de la pénibilité, l'extension du dispositif des fins de carrière, les régimes particuliers, ou encore la nécessaire revalorisation des salaires des enseignants ? Des discussions et négociations n'avaient donc pas été entamées ?

Quid des régimes autonomes des avocats et des professions libérales en grève glissante depuis ce week-end, fait rarissime chez les médecins, kinés, infirmiers, experts-comptables et avocats ?

Cette grève longue et dure endette encore la RATP et la SNCF. Elle met à mal l'économie, les salariés, les petites entreprises, les commerçants. Elle nuit à la solidarité entre les Français, qui finiront par être en confit les uns contre les autres.

Quelle réponse apporter à ces extrémistes qui ne représentent qu'eux-mêmes, à ceux qui refusent de participer aux réunions de concertation, à ceux qui légitiment la violence ? Pourquoi n'y a-t-il pas un vrai service minimum dans les transports ? Qu'attend-on pour le mettre en place ?

N'est-il pas temps, pour tous, de faire preuve de bon sens ? C'est ce que l'on attend de ce projet de loi, qui pâtit certainement d'une mauvaise communication. L'universalité figurait dans le programme d'En marche, mais pas les conditions de mise en oeuvre détaillées et concrètes ni les conséquences de la réforme pour chacun. C'est drôle, cela me rappelle une autre réforme actuellement discutée au Sénat !

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