Intervention de Muriel Pénicaud

Séance en hémicycle du mercredi 8 janvier 2020 à 15h00
Questions sur la politique de lutte contre le chômage

Muriel Pénicaud, ministre du travail :

Monsieur le député, vous abordez plusieurs sujets, tous liés à la lutte contre le chômage. Nous aurons l'occasion, je crois, de reparler de l'ubérisation de l'économie, en réponse à laquelle il nous faut évidemment trouver des modes de régulation sociale. Chaque époque voit émerger de nouvelles formes d'emploi, et la puissance publique – en l'occurrence, aussi bien le Gouvernement que le Parlement – doit intervenir sur ce sujet.

Vous évoquez ensuite l'offre de services et la manière dont nous pouvons mieux aider les chômeurs de longue durée – car le chômage, c'est difficile, mais le chômage de longue durée, c'est une véritable souffrance, avec les éléments de santé et de désocialisation qu'il peut amener : c'est, plus qu'une simple perte d'emploi et de revenus, une perte de lien social, et cela a souvent un effet assez destructeur.

D'abord, comme je l'ai évoqué tout à l'heure, nous réalisons, dans le cadre du plan d'investissements dans les compétences, un effort plus massif que par le passé. Il ne faut pas croire, en effet, qu'on ne se forme que quand on est jeune : on peut évoluer toute sa vie – c'est là le fruit d'un changement de la société. Il est d'ailleurs intéressant de constater que, dans l'application Mon compte formation, de nombreuses personnes demandent des reconversions, soit parce qu'elles anticipent des difficultés dans leur emploi, soit parce qu'elles ont envie d'apprendre un métier qu'elles n'ont jamais exercé : cela peut être vrai à tout âge.

Pour ce qui est ensuite de l'expérimentation Territoires zéro chômeur de longue durée, sur laquelle vous m'interrogez plus précisément, mon histoire et mon expérience m'incitent à croire aux vertus de la mobilisation territoriale. Je crois, plus largement, à la mobilisation : quand des acteurs de bonne volonté s'engagent, ils trouvent sur le terrain des solutions qui n'existaient pas dans les seuls textes. Ces derniers doivent aider leur action – ils ne doivent pas l'empêcher – , mais, en réalité, c'est la mobilisation qui compte.

Comme je l'indiquais tout à l'heure, nous aurons établi d'ici quelques semaines, avec l'association TZCLD, qui conduit l'expérimentation, un diagnostic entièrement partagé concernant ces territoires. Nous sommes prêts à aller plus loin dans l'expérimentation, en fonction des enseignements de la première phase. Nous disposons d'un recul de deux ans. Cela reste court pour une démarche relativement innovante, mais nous pouvons déjà en tirer de premiers enseignements.

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