Intervention de Maud Petit

Séance en hémicycle du mercredi 8 janvier 2020 à 22h00
Questions sur la situation dans les ehpad

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMaud Petit :

Depuis quelques mois, je visite les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes de ma circonscription, dans le Val-de-Marne. Quarante-deux pour cent des 7 000 EHPAD que compte notre pays appartiennent au secteur public. Ces établissements médicosociaux connaissent aujourd'hui des dysfonctionnements, dont pâtissent directement nos anciens. D'ici à 2050, les statistiques tablent sur une augmentation de 25 % du nombre des personnes âgées de plus de 75 ans. Il faut donc agir maintenant.

Invariablement, au fil des discussions et des rencontres, je retrouve les mêmes problèmes. Financièrement, les directeurs, cadres et employés administratifs tentent de garantir la qualité de la prise en charge des résidents, malgré l'insuffisance budgétaire chronique.

Humainement, le manque d'effectifs que connaît le personnel de santé en EHPAD a des répercussions directes sur la qualité des soins prodigués aux personnes âgées. Comme vous le savez, en effet, madame la ministre, plusieurs lanceurs d'alerte ont dépeint des conditions de vie inacceptables pour les résidents – nous pouvons même, malheureusement, parler de négligences.

Professionnellement, le manque d'effectifs provoque une surcharge de travail trop importante pour les soignants, qui entraîne fatigue, stress, non-remplacement des collègues en arrêt de travail et pénibilité – autant de facteurs qui peuvent expliquer un grand nombre d'arrêts maladie dans cette profession. Comment un soignant peut-il prendre soin d'une autre personne lorsque lui-même est en détresse ? Malgré le dévouement et l'incroyable conscience professionnelle de toutes ces équipes, c'est un cri d'alarme puissant qu'ils nous adressent aujourd'hui, une alerte pour les aider à préserver la qualité d'accueil et la dignité des résidents qui séjournent dans ces établissements.

Ma question porte donc, tout simplement, sur le calendrier du projet de loi sur le grand âge et l'autonomie que vous avez déjà évoqué tout à l'heure, madame la ministre, car la situation est urgente et, à ce titre, nous impose l'action. Il est souvent dit que l'on peut juger de l'humanité d'une société par la façon dont elle traite les plus faibles : je sais que notre pays et notre volonté politique s'attachent à faire bien mieux que ce que nous constatons aujourd'hui.

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