Intervention de Michèle Victory

Séance en hémicycle du mercredi 8 janvier 2020 à 22h00
Questions sur la situation dans les ehpad

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle Victory :

Depuis de trop longs mois, les personnels des EHPAD vous demandent d'entendre leur épuisement, leur désenchantement face à la situation dans laquelle ils se trouvent, confrontés chaque jour à des conditions de travail trop souvent inacceptables. Ces 430 000 employés, engagés avec générosité dans l'accompagnement des personnes dépendantes, vous demandent de pouvoir exercer leur métier dignement et de ne pas être empêchés dans leur mission par un quotidien dont la charge physique et mentale est devenue trop lourde, surtout lorsque les spécificités liées à de nouveaux publics de résidents ne sont pas intégrées dans l'organisation des tâches ou dans la formation professionnelle.

C'est pourtant ce que les résidents et les familles espèrent trouver dans nos établissements : un personnel à qui soit donné le temps de remettre le soin et le lien au coeur des préoccupations.

Or les conditions d'une prise en charge adaptée à l'enjeu colossal que représente la question du grand âge et de la dépendance sont loin d'être réunies. Cet état des lieux ayant déjà été fait, je serai rapide.

Je déplore la vision comptable de la gestion des établissements contraints de se conformer à des ratios de taux d'encadrement largement inadaptés à la réalité et aux besoins des personnes, et soumis à des prises en charge de plus en plus lourdes et spécifiques, comme celle des personnes handicapées vieillissantes, pour lesquelles le temps de soin nécessaire augmente tandis que les moyens, eux, n'augmentent pas.

Je rappelle la nécessité d'une revalorisation des carrières : à quand une hausse du point d'indice et une juste rémunération ? Est-ce un salaire juste que celui qui s'élève à 1 255 euros net en début de carrière et à 1 575 en fin de carrière ? Comment développer les possibilités de VAE – validation des acquis de l'expérience – dans l'évolution des carrières ? Comment mettre fin au glissement systématique des tâches, une pratique qui désorganise les services et participe à la dévalorisation des missions ?

Pour terminer, je veux évoquer la place de la Mutualité française dans l'accompagnement des personnes vieillissantes. Le monde mutualiste, qui participe activement au débat public, vous a fait, je crois, de nombreuses propositions. L'une d'entre elles, en particulier, vise à intégrer l'EHPAD à l'offre de soins de premier recours. Quelles suites pensez-vous donner à leurs propositions ?

Je m'arrête là car le temps d'une question ne suffit évidemment pas à relayer tous les témoignages douloureux que nous font les soignants ou leurs familles qui doivent accepter que, faute de temps tout simplement, les soins les plus élémentaires, comme la toilette, le repas et les moments d'échange du quotidien de nos aînés, ne soient plus une priorité.

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