Intervention de André Chassaigne

Séance en hémicycle du jeudi 9 janvier 2020 à 9h00
Questions sur l'efficacité des mesures prises pour lutter contre la désertification médicale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

De nombreuses mesures visant à faire reculer les déserts médicaux ont été mises en oeuvre : primes ou bourses octroyées aux étudiants en médecine et aux jeunes diplômés, mise à disposition de cabinets médicaux et de logements, intégration professionnelle du conjoint. Pour l'heure, les résultats ne sont pas au rendez-vous.

Quant aux maisons de santé, on dit chez moi à leur sujet que les communes investissent pour construire des cages, mais qu'aucun zoo ne vient les peupler. Les maisons de santé présentent un problème de fonctionnement. Deux pistes me semblent devoir être explorées.

La première est celle des centres de santé. J'ai organisé dans ma circonscription un colloque à leur sujet, auquel j'ai notamment invité le président du conseil départemental de Saône-et-Loire, qui a mené à bien des réalisations très intéressantes en la matière. Il me semble nécessaire de prendre des mesures incitatives bien plus fortes que celles que nous avons prises jusqu'à présent, afin d'accompagner la dynamique en cours, notamment dans les territoires ruraux.

Les centres de santé présentent des avantages : ils respectent les tarifs conventionnés, pratiquent le tiers payant et assurent une prévention sanitaire. Ce sont des outils au service de nos concitoyens les plus modestes, des populations les plus précaires, notamment dans la ruralité.

Ils sont également reconnus pour leurs pratiques pluridisciplinaires, menées avec les centres hospitaliers, les EHPAD – établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes – , les médecins libéraux – on ne le dit pas assez – et les services sociaux, au profit d'une prise en charge globale des parcours des soins. Telle est la première piste sur laquelle je m'interroge.

S'agissant de la seconde, vous l'avez évoquée en répondant à la question de notre collègue Favennec Bécot. Je souscris à la préconisation d'un conventionnement sélectif formulée par notre collègue Philippe Vigier dans le cadre d'un rapport.

En tout état de cause, ne pensez-vous pas, madame la ministre, que nous pourrions procéder à des expérimentations, ou prévoir des modalités d'application présentant une certaine souplesse ? Qu'au moins nous tentions quelque chose ! Moi-même, j'étais opposé au conventionnement sélectif, mais, dans la mesure où nous ne trouvons aucune autre solution satisfaisante, ne faudrait-il pas être bien plus audacieux sur ce point ?

Certains pays l'ont fait, notamment l'Espagne, le Royaume-Uni et l'Allemagne, pays dans lequel vous avez indiqué tout à l'heure que les mesures prises avaient échoué. Il faut véritablement prendre le problème à bras-le-corps.

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