Intervention de Guillaume Larrivé

Séance en hémicycle du jeudi 9 janvier 2020 à 9h00
Questions sur l'efficacité des mesures prises pour lutter contre la désertification médicale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Larrivé :

Je souhaite vous alerter une nouvelle fois, madame la ministre, sur une question que nous avons souvent évoquée ensemble : la situation du centre hospitalier d'Auxerre, qui cumule aujourd'hui 26 millions d'euros de déficit. Conformément à la demande que j'avais formulée, avec les élus du département et de la ville, vous lui avez accordé en décembre une aide exceptionnelle de 5 millions d'euros, qui constitue – et je vous en remercie – une bouffée d'oxygène pour la trésorerie de l'hôpital.

Les défis structurels sont cependant immenses. L'Yonne se caractérise, comme d'autres départements, par une densité médicale très faible : 284 médecins pour 100 000 habitants. Au moins trente postes de médecins sont vacants à l'hôpital d'Auxerre, qui doit souvent recourir à l'intérim. Nous avons surtout des indices de morbidité très préoccupants, dont un nombre de cancers, d'AVC, de diabètes et d'infarctus particulièrement inquiétant.

Je sais bien qu'au plan administratif, sous votre autorité, l'hôpital est engagé dans un plan de restructuration, qui sera présenté en septembre 2020 devant le comité interministériel de la performance et de la modernisation de l'offre de soins hospitaliers – COPERMO. Je sais que des mesures d'économies assez strictes sont envisagées : 10 % des lits ont déjà été fermés et l'on nous dit que, au total, 112 postes en équivalent temps plein auront été supprimés entre 2017 et 2023. On constate donc bien un effort de réduction de la voilure.

Toutefois, au-delà de ces mesures de rationalisation financière, que l'on peut comprendre, quelle est au fond, madame la ministre de la santé, votre vision de l'avenir de l'hôpital d'Auxerre ? Quelle est votre vision des coopérations que le centre hospitalier doit bâtir – ou pas – avec les autres acteurs de santé du département – acteurs libéraux, médico-sociaux et cliniques – , mais aussi avec les acteurs de santé voisins ? Je pense à Troyes, à Sens, à Paris et, bien évidemment, à Dijon.

J'aimerais vraiment qu'au-delà des relations qui existent avec le directeur général de l'ARS, vous-même, madame la ministre, acceptiez de venir au printemps, de manière posée et en dehors de toutes les échéances de court terme, pour rencontrer les acteurs locaux et la communauté médicale, afin de leur exposer, de manière à la fois simple et directe, votre vision de l'avenir de l'hôpital d'Auxerre.

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