Intervention de Patrick Loiseau

Séance en hémicycle du jeudi 9 janvier 2020 à 9h00
Questions sur l'efficacité des mesures prises pour lutter contre la désertification médicale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Loiseau :

L'un des grands axes de la stratégie « ma santé 2022 », lancée en 2018, est la réduction des inégalités d'accès aux soins. Dans certains territoires, beaucoup de Français rencontrent des difficultés pour consulter un médecin généraliste, ce qui peut mener à un encombrement inutile des services d'urgences, qui doivent être réservés à des pathologies plus graves. Il en va de même pour les spécialistes : les délais d'attente sont très souvent de plusieurs mois.

L'une des réponses apportées par le plan « ma santé 2022 » au défi de la désertification médicale est la mutualisation des compétences et le regroupement des professionnels dans des structures de prise en charge globale, telles que les maisons ou centres de santé. L'exercice isolé de la médecine doit devenir une exception. Il s'agit aussi d'attirer davantage de jeunes médecins, notamment en zone rurale.

Ces difficultés d'accès aux soins se rencontrent particulièrement dans mon département, la Vendée, et constituent même un enjeu majeur de maillage territorial. Alors que la moyenne nationale est d'1 généraliste pour 1 200 habitants, elle s'établit à 1 pour 1 600 en Vendée. Il faut compter trois mois d'attente pour une IRM, et les radios sont traitées à distance par le CHU de Nantes à la suite du départ de plusieurs spécialistes. On m'a même précisé qu'il ne reste presque plus de dermatologues. Une telle situation n'est acceptable ni pour les patients ni pour les professionnels restants, qui se retrouvent surchargés.

C'est pourquoi le département, qui souhaite attirer de nouveaux médecins, expérimente la création d'un centre de santé innovant, en vue de soulager les médecins déjà installés. Le département, la ville de La Roche-sur-Yon et le centre hospitalier ont également pour projet de créer une maison des étudiants en médecine, afin d'attirer des internes – c'est là, à mon avis, une excellente idée.

Cependant, la marge de manoeuvre des acteurs locaux est limitée, là où la responsabilité incombe en principe à l'État. Je souhaite donc savoir comment le plan « ma santé 2022 » se décline de manière opérationnelle, afin de permettre une prise en charge optimale de l'ensemble des Français, sur l'ensemble du territoire.

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