Intervention de Joël Aviragnet

Séance en hémicycle du jeudi 9 janvier 2020 à 9h00
Questions sur l'efficacité des mesures prises pour lutter contre la désertification médicale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoël Aviragnet :

Les chiffres de l'ordre des médecins, de la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques – DREES – et de l'Institut de recherche et documentation en économie de la santé – IRDES – appellent tous le même constat : la désertification médicale continue de progresser dans notre pays. C'est particulièrement vrai dans les territoires les moins bien dotés, où les outils incitatifs ne suffisent pas à attirer de nouveaux médecins.

Un rapport de la Cour des comptes avait déjà démontré que les nombreux instruments incitatifs à la disposition de l'assurance maladie et de l'État n'ont pas permis de lutter suffisamment contre les disparités territoriales en matière de santé.

La responsabilité d'une bonne répartition des médecins sur le territoire vous incombe, madame la ministre. Or vous vous obstinez effectivement à rejeter le conventionnement territorialisé que nous proposons pour lutter contre la désertification médicale, alors même que vos mesures de baisse des cotisations pour les médecins sont inefficaces.

Dois-je vous rappeler que la France comptait, en 2007, près de 100 000 médecins généralistes en activité régulière, contre 88 000 aujourd'hui ? Selon les projections du conseil national de l'ordre des médecins, cette baisse devrait s'accentuer dans les dix prochaines années, malgré les dispositions de la loi « ma santé 2022 » ; elle devrait donc se poursuivre bien au-delà de 2025.

Dans ma circonscription, la situation s'aggrave. À Saint-Gaudens, le nombre de médecins a été divisé par deux depuis 2015, et leur âge moyen s'établit à 62 ans. Pourtant, ils ne ménagent pas leurs efforts. Je félicite d'ailleurs nos médecins pour leur travail et je les remercie pour leur engagement.

Compte tenu des limites inhérentes à vos mesures incitatives, madame la ministre, une meilleure régulation de l'installation des médecins est indispensable et urgente. Il est encore temps d'agir. Nous vous renouvelons notre proposition d'un conventionnement territorialisé, qui favoriserait l'installation de médecins dans les zones sous-dotées.

Ma question est très simple : comment comptez-vous garantir un égal accès aux soins à tous les Français, dès lors que les mesures que vous avez prises ne portent par leurs fruits ?

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