Intervention de Hugues Renson

Réunion du mercredi 15 janvier 2020 à 16h05
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHugues Renson :

Comme vous l'avez dit, monsieur le ministre, le Moyen-Orient est aujourd'hui à un tournant, et il nous faut agir résolument en faveur d'une désescalade afin d'éviter à la fois une aggravation de la crise et un éventuel embrasement de la région.

Sur le dossier iranien, l'approche du Président de la République et de la diplomatie française est certes devenue plus ardue, mais elle n'en demeure pas moins, me semble-t-il, la plus pertinente. Il nous faut tout à la fois favoriser le dialogue, exhorter Téhéran à respecter ses engagements en matière nucléaire, lui permettre aussi d'en retirer des bénéfices économiques, et exiger un arrêt de toutes les opérations de déstabilisation.

La France a une voix particulière, forte, écoutée, attendue et entendue dans cette région du monde. Elle constitue l'un des seuls ponts entre Téhéran et Washington, comme l'avait prouvé la venue, à notre initiative, d'une délégation iranienne lors du sommet du G7 en août 2019. Si la France a toujours joué ce rôle de force d'équilibre, elle doit continuer à tenir un discours de vérité, à exprimer en toute franchise – j'allais dire « les yeux dans les yeux » – ses préoccupations lorsque l'un de ses partenaires prend unilatéralement et sans consultation une décision potentiellement déstabilisatrice pour la région.

Monsieur le ministre, ma question porte plus précisément sur ce que vous avez évoqué comme une priorité, à savoir la coalition internationale contre le terrorisme et contre Daech à la suite du chaos géopolitique entraîné par la mort du général Soleimani et la riposte iranienne. En effet, les députés de la majorité chiite du parlement irakien ont voté une résolution exigeant le retrait des troupes étrangères d'Irak. L'Allemagne a, quant à elle, retiré une partie de ses troupes, et la coalition contre Daech a dû suspendre ses activités. Enfin, le président Trump a déclaré récemment qu'il allait envoyer 3 500 soldats supplémentaires, mais il ne faut pas oublier qu'il a longtemps défendu un retrait des troupes américaines du Moyen-Orient.

Comme chacun le comprend, après l'escalade observée, l'apaisement des tensions dans la région est indispensable dans la lutte contre le terrorisme. Pourriez-vous préciser quels sont les impacts des événements des derniers jours sur l'avenir de la coalition contre Daech, quelle est la réalité d'une éventuelle résurgence de Daech en Irak et en Syrie, et quelles sont les conséquences de cette situation sur la présence des troupes françaises dans la région ?

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