Intervention de Nicole Trisse

Réunion du mercredi 15 janvier 2020 à 9h35
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicole Trisse :

Il est vrai que le multilatéralisme est mis à mal. L'ONU se retrouve avec des représentants de gouvernements qui, en fonction de l'évolution, de la géopolitique, des tensions, représentent d'abord leur propre gouvernement. C'est toute la difficulté, parce que l'ONU devrait être une plateforme où tout le monde est ensemble pour dialoguer, pour construire ce multilatéralisme et pour trouver des solutions aux situations de crise dont nous parlions à l'instant.

Concernant la Libye, il y a trois axes de discussion. Il y a bien sûr l'axe de la sécurité, avec une feuille de route commune que le Secrétaire général essaie de mettre en place. Il y a un axe politique et un axe économique. Comme le disait Isabelle Rauch, l'un ne peut plus aller sans l'autre pour faire bouger les lignes.

Quant au multilatéralisme, il faut surtout pouvoir le développer. L'espoir devrait venir de l'Union européenne. En tout cas, elle plaide pour ce multilatéralisme au sein du Conseil de sécurité depuis un an et demi. Il y a une coordination systématique entre les pays membres pour embarquer tous les autres dans le même mouvement.

Les pays européens sont généralement d'accord entre eux si ce n'est que – et c'est tout le problème – il existe certains sujets qui fâchent, comme celui des flux migratoires, du Proche-Orient, ou des droits sexuels. Il y a sur ces sujets particuliers des pays en Europe qui sont moins enclins que d'autres à se fédérer. Il est absolument nécessaire d'avoir une Union européenne forte qui pourra aider à avancer dans ces domaines-là pour faire bouger les lignes et mettre fin à cette inertie dont tout le monde ressortira perdant. À ce propos, le Secrétaire général expliquait qu'il avait besoin lui aussi de cette Europe forte et unie. Pour l'ONU, l'Europe est un pionnier en matière de multilatéralisme. Il ne faut pas que l'Europe échoue en la matière, parce que ce serait un échec pour tout le monde. Nous espérons que l'Union européenne et l'Europe puissent insuffler un élan nécessaire, accompagnées par les populations des gouvernements qui sont réticents, qui eux aussi veulent s'emparer d'une expression citoyenne et d'une coordination dans ce domaine.

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