Intervention de Jean-Paul Dufrègne

Séance en hémicycle du mardi 28 janvier 2020 à 9h00
Questions orales sans débat — Salariés de la sncf

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Dufrègne :

Madame la secrétaire d'État, au lendemain de la première journée de mobilisation, j'ai reçu à ma permanence une délégation de cheminots qui souhaitait me parler de la situation de défiance grandissante à leur égard et de leurs revendications, plus larges que la seule question de la réforme des retraites. Depuis l'annonce de votre réforme, le Gouvernement semble vouloir faire des cheminots les responsables du déséquilibre financier du régime général des retraites, mais aussi les privilégiés d'un service public ferroviaire qui n'est plus à la hauteur mais prend pourtant la France en otage. Les cheminots vivent ces attaques comme une véritable mise au pilori de leur entreprise et de leur statut.

Pourtant, ceux que j'ai reçus tiennent à rappeler qu'au-delà de leur système de retraite, pour lequel d'ailleurs ils sur-cotisent, ils se battent aussi pour préserver la qualité d'un service public ferroviaire dont ils sont les garants. Ils dénoncent, par exemple, la remise en cause de la sécurité des voyageurs pour qu'un conducteur ne se retrouve pas seul pour affronter les conséquences d'un accident, comme c'est arrivé récemment. Ils militent également pour la relance du fret ferroviaire, qui s'inscrit pleinement dans la lutte contre le réchauffement climatique. Enfin, ils sont convaincus que la qualité du service passe par le contact humain, aux guichets des gares, sur les quais ou dans les trains. Or de nombreux emplois à ces postes sont supprimés.

Les cheminots ne sont pas dupes. Nous non plus ! Si votre but est d'épuiser au fil des années la SNCF et d'orchestrer la dégradation de ses services dans l'unique objectif de préparer sa privatisation, alors vous êtes sur les bons rails. Madame la secrétaire d'État, les cheminots vous demandent d'arrêter ce matraquage et de redonner à la SNCF son lustre d'antan. Que leur répondez-vous ?

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