Intervention de Isabelle Florennes

Séance en hémicycle du mardi 28 janvier 2020 à 9h00
Questions orales sans débat — Dangers de l'usage du gaz hilarant

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIsabelle Florennes :

Je veux appeler l'attention de Mme la ministre de solidarités et de la santé sur un problème de santé publique qui vise les jeunes : l'usage récréatif du protoxyde d'azote, mieux connu sous la dénomination de gaz hilarant. Cette pratique s'est répandue depuis plus d'une décennie : récurrente dans certaines soirées étudiantes et durant certains événements musicaux festifs, elle a conquis, au fil du temps, un public plus large, plus jeune aussi, et a désormais cours au sein même de l'espace public.

Les conséquences du détournement de ce gaz, habituellement utilisé en cuisine ou en milieu hospitalier, sont inquiétantes. Les consommateurs s'exposent à différents risques : problèmes respiratoires, déglutition, brûlure par le froid ou, pire encore, pertes de mémoire, manque d'oxygène fatal ou lésions irréversibles du système nerveux et de la moelle épinière. Certains professionnels de santé nous alertent également sur les éventuelles pertes de connaissance pouvant malheureusement conduire à des agressions sexuelles.

Ces effets secondaires étant souvent très mal connus, les consommateurs, peu ou pas informés, prennent des risques importants. En effet, si on a encore du mal à quantifier le nombre de décès dus à la consommation de gaz hilarant, il est bien en augmentation. Les médecins, les élus, les forces de l'ordre et les parents sont inquiets pour les jeunes consommateurs qui, dès l'âge de 13 ou 14 ans, ressentent le besoin de tromper leur ennui en consommant ce qu'ils pensent être un produit sans danger. Les sols jonchés de capsules de gaz hilarant en témoignent.

Alertés par les riverains et les associations de quartier qui voyaient ces cartouches s'amonceler, certains maires ont pris le problème à bras le corps en signant des arrêtés municipaux qui visent à en interdire la vente aux mineurs. Le Sénat s'est lui aussi saisi de la question, adoptant à l'unanimité, le 11 décembre dernier, la proposition de loi transpartisane portée par Mme la sénatrice Valérie Létard et poursuivant le même objectif.

Madame la secrétaire d'État, le Gouvernement entend-il agir en ce sens ? Vous aviez annoncé vouloir travailler avec les industriels autour de la prévention et de l'information des consommateurs ; qu'en est-il ? Si nous n'agissons pas rapidement, c'est un fléau qui nous guette.

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