Intervention de Éric Straumann

Réunion du mercredi 22 janvier 2020 à 15h00
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Straumann :

Je suis élu du Haut-Rhin, qui a des relations historiques et économiques très fortes avec l'Allemagne. J'ai une observation au sujet de la pratique de l'allemand. J'assiste à un réel effondrement du côté français. Aujourd'hui, l'anglais est la première langue dans les collèges où je siège au conseil d'administration. Cela était encore impensable dans ma région il y a quinze ans.

L'allemand est essentiellement pratiqué par les très bons élèves, qui n'auront jamais de problème pour s'insérer sur le marché du travail. Aussi, il y a une trentaine d'étudiants en licence d'allemand à Strasbourg, et une quinzaine en master. Avec un tel effectif, nous ne trouverons jamais les enseignants d'allemand dans notre région.

C'est la même chose de l'autre côté de la frontière, comme au Bade-Wurtemberg, où le français n'est plus obligatoire dans l'enseignement primaire. Lorsque des élus français rencontrent des élus allemands, ils commencent à parler anglais. Dans une zone frontalière, c'est tout à fait catastrophique. C'est aussi dû à la baisse de la pratique de l'alsacien, à laquelle l'État a beaucoup contribué : nous en payons aujourd'hui le prix.

J'ai une question très locale. Nous allons nous rencontrer le 5 février dans le cadre des travaux de l'Assemblée parlementaire franco-allemande. J'ai déposé une proposition de résolution. Vous savez que depuis la mise en place de la Maut, en 1995, beaucoup de poids lourds quittent l'Allemagne et traversent Alsace pour éviter cette taxe qui représente trente à quarante euros. Entre-temps, nous avons créé la collectivité européenne d'Alsace, qui est la fusion des départements. Nous avons récupéré la compétence des routes nationales. L'idée est de mettre en place un système d'écotaxe. Nous pourrions passer une convention avec le Tollsystem allemand, qui fonctionne bien. Il faudrait un accord du Bundestag, ce qui serait mission impossible. Je crois cependant que nous devons travailler au quotidien sur cette zone frontalière. Une simple convention avec l'opérateur allemand, qui assurerait le service (à l'exclusion du contrôle, que nous ferions localement) permettrait d'avoir des coûts d'exploitation très faibles. Nous pourrions nous aligner sur la législation allemande. Les travaux de notre Assemblée devraient l'évoquer.

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