Intervention de Laurent Nuñez

Séance en hémicycle du mardi 4 février 2020 à 9h00
Questions orales sans débat — Violences policières

Laurent Nuñez, secrétaire d'état auprès du ministre de l'intérieur :

Permettez-moi, monsieur Corbière, de rappeler tout d'abord le contexte dans lequel se sont déroulées les manifestations que vous avez évoquées – nous en avons déjà discuté à plusieurs reprises, notamment dans l'hémicycle. Vous le savez, ces manifestations ont été émaillées de nombreuses violences, des violences inédites, quoique des dégradations de commerces et des prises à partie des forces de l'ordre aient déjà été observées, sous le quinquennat précédent, lors du mouvement de contestation de la loi relative au travail, à la modernisation du dialogue social et à la sécurisation des parcours professionnels, dite loi El Khomri.

Depuis, la violence s'est intensifiée, au moment des premières manifestations de gilets jaunes, mais aussi, un peu avant, lors du 1er mai 2018. Il faut donc faire face à cette violence inacceptable, qui ne peut relever de la liberté de manifester.

Vous savez que les policiers et les gendarmes accomplissent un travail remarquable, que je tiens à saluer. Ils encadrent au quotidien, à travers le pays, de nombreuses manifestations, y compris bien évidemment celles organisées par des opposants au Gouvernement. Il ne s'agit pas de répression, mais d'un encadrement visant à garantir la sécurité des manifestations. Lorsque celles-ci suivent un itinéraire déclaré, que les forces de l'ordre sont en contact avec un responsable, et les choses se passent bien. Mais ce que nous avons vécu au cours de l'année écoulée est totalement différent : violences systématiques, fonctionnaires pris à partie, tentatives d'atteinte aux institutions, dégradation de commerces, le tout au cours de manifestations qui n'étaient quasiment jamais déclarées – les choses se passant mieux quand elles l'étaient. Il ne vous a pas échappé, monsieur le député, que certaines de ces manifestations ont été infiltrées par des individus de la mouvance ultra, dont le seul but est de commettre des violences.

Il a donc fallu adapter le dispositif de maintien de l'ordre public et permettre une action plus réactive des forces de l'ordre pour disperser les fauteurs de troubles et, si possible, les interpeller. C'est dans ce contexte que s'est déroulée l'action de la police et de la gendarmerie. Je tiens à le rappeler : 53 000 manifestations ont eu lieu l'année dernière. C'est un chiffre très important. Et c'est dans ce contexte que les policiers et les gendarmes se sont totalement engagés.

Vous évoquez un certain nombre de fautes. Elles ne sont pas contestées : oui, il y a eu des fautes commises par certains, mais en nombre extrêmement limité et qui, systématiquement, donnent lieu à l'ouverture d'enquêtes, notamment par l'Inspection générale de la police nationale ou par l'Inspection générale de la gendarmerie nationale. Ce sont des enquêtes supervisées par des magistrats. Vous avez cité une condamnation, mais il y en a d'ores et déjà deux. Au regard des nombreuses informations judiciaires ouvertes, il n'est pas exact de dire que ces fautes demeurent impunies. Et je répète que ceux qui les commettent sont très minoritaires. Je salue le courage remarquable des forces de sécurité intérieure qui, face à une violence inédite, ont su maintenir l'ordre républicain mais aussi – ne l'oubliez pas – ceux qui voulaient manifester pacifiquement et paisiblement. C'est le rôle, la fierté et l'honneur de la police nationale et de la gendarmerie nationale que d'avoir permis l'exercice de cette libre expression contre ceux qui voulaient y inclure de la violence.

Dénoncer de supposées violences policières ne doit pas être, en réalité, une façon d'occulter l'ultraviolence dont font preuve certains manifestants, et qui n'est pas acceptable.

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