Intervention de Gabriel Serville

Séance en hémicycle du mardi 4 février 2020 à 15h00
Débat sur la politique maritime de la france

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGabriel Serville :

Avec ses 312 kilomètres de côtes et ses 126 000 kilomètres carrés de zone économique exclusive au coeur des trois marchés que sont le Mercosur – marché commun du sud – , la Caricom – communauté caribéenne – et l'Union européenne, la Guyane dispose d'atouts indéniables pour s'insérer dans l'économie bleue mondiale.

Cependant, l'envasement des côtes, qui nécessite des infrastructures adaptées à l'accueil des porte-conteneurs, constitue une difficulté. Actuellement, le principal port de commerce de Guyane est installé à l'embouchure d'un fleuve où le dragage quotidien des chenaux d'accès engendre un surcoût annuel substantiel, d'environ 8 millions d'euros.

Alors que le cabotage régional est l'une des pistes envisagées pour développer l'activité portuaire, particulièrement dynamique puisqu'elle a connu une croissance de 24 % en cinq ans, le projet de doter la Guyane d'un port en eau profonde à l'horizon 2030 a été envisagé. Malheureusement, il est aujourd'hui à l'arrêt, alors même que l'élargissement du canal de Panama et la saturation du port brésilien de Santana laissent prévoir une forte augmentation du trafic en Guyane.

Actuellement, la Guyane ne dispose pas de poste d'inspection aux frontières chargé du contrôle des importations de denrées d'origine animale ou végétale provenant de pays situés hors de l'Union européenne. Il en résulte une situation totalement ubuesque, dans laquelle ces denrées sont contraintes de transiter par l'Europe avant d'être acheminées en Guyane. Ainsi, un fruit provenant de Macapá, une ville du Brésil située à 500 kilomètres de Cayenne, met quarante-cinq jours, après avoir traversé le globe, pour arriver sur les étalages guyanais par la filière légale.

Le dossier de création du poste d'inspection frontalier – PIF – de Guyane est bouclé. Nous avons obtenu l'agrément de l'Union européenne. Il ne manque plus que le financement de l'État pour un montant de 2,3 millions d'euros.

Madame la secrétaire d'État, l'issue de ces deux dossiers aura une conséquence directe sur le coût du transport maritime au départ de la Guyane et vers ce territoire, et donc sur le niveau des prix qui y sont pratiqués, la cherté de la vie ne cessant d'y défrayer la chronique.

Je vous prie donc de bien vouloir nous informer de leur état d'avancement et de nous rassurer quant à votre engagement à nos côtés. Faut-il le rappeler, la géostratégie a clairement souligné l'importance du rôle que pourrait jouer la Guyane dans la politique maritime de la France.

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