Intervention de Bernard Perrut

Séance en hémicycle du mardi 4 février 2020 à 21h30
Débat sur le financement des retraites

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Perrut :

Madame la ministre, nous n'avons jamais vu un projet de réforme d'une telle importance soumis à l'examen du Parlement sans que le moindre chiffrage ne soit rendu public. En effet le texte qui nous est proposé ne fait aucune mention du financement de la réforme, et vous avez confié à la conférence de financement le soin de trouver 12 milliards d'euros d'économies par an après avoir accepté de remiser l'âge pivot.

Comment le Gouvernement envisage-t-il le retour à l'équilibre de notre système de retraites, tout en garantissant les mesures de justice sociale, sans baisse du pouvoir d'achat, et alors que nous ne connaissons pas le poids financier de vos propositions ? Comment pouvez-vous nous assurer aujourd'hui avoir demain les moyens de préserver les droits familiaux et conjugaux, atouts essentiels de notre politique familiale et piliers de notre système de retraites ; les moyens de renforcer les droits de départ à la retraite des personnes en situation de handicap et ceux des parents d'enfants handicapés et proches aidants ; les moyens de maintenir les pensions de réversion des veuves et des veufs ? Aurez-vous les moyens de reconnaître les pénibilités de métiers tels que ceux du BTP, des services de sécurité, sans parler de nos personnels de santé qu'on ne peut ignorer ; les moyens de revaloriser les retraites, notamment les plus petites – je pense à nos agriculteurs – ; les moyens de renforcer la solidarité nationale au profit des personnes les plus dépendantes ? Enfin, pouvez-vous nous assurer que la valeur du point sera maintenue et réévaluée ?

Face à ces inquiétudes, madame la ministre, n'aurez-vous pas comme seul choix de repousser le départ à la retraite, à moins de faire supporter aux générations futures le coût de cette réforme ? Comment pensez-vous assurer la pérennité du financement du système de retraites sans faire appel, au choix, à une hausse des cotisations, une baisse des pensions, une augmentation de la dette, une expropriation des réserves des régimes autonomes ? Autant de possibilités que notre groupe parlementaire Les Républicains refuse, car nous avons fait un choix de sérieux, de clarté et de responsabilité.

Votre réforme ne réussira pas sans la confiance, et ce ne sont pas les vingt-neuf ordonnances annoncées qui la rétabliront !

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