Intervention de Martine Wonner

Séance en hémicycle du mardi 4 février 2020 à 21h30
Débat sur le financement des retraites

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Wonner :

Je vais structurer mon propos et ma question en deux parties : le financement de notre système de retraite actuel et, bien sûr – comment ne pas l'évoquer ? – , le projet de loi examiné en ce moment par la commission spéciale ainsi que les options envisagées.

Le rapport du COR remis au Premier ministre le 21 novembre dernier évoque un déficit du système des retraites qui devrait s'établir entre 7,9 et 17,2 milliards d'euros d'ici à 2025 selon le taux de croissance moyen, entre 1 et 1,8 %, la part des dépenses de retraite dans le PIB, 13,8 % en 2018, étant considérée comme stable.

Indépendamment même de l'universalisation du système, la question posée est celle de la soutenabilité financière de notre modèle : je tiens à le redire ici, la force du système français est bien issue de la répartition, puisque ce sont les actifs d'aujourd'hui qui cotisent pour les retraités d'aujourd'hui. Face à un vieillissement démographique qui est le reflet de l'allongement de l'espérance de vie et d'une vie en meilleure santé en France, la pérennité du système ne peut être garantie que par son équilibre budgétaire.

Pour ce faire, le COR a proposé trois pistes : une hausse des cotisations ; une sous-indexation des pensions liquidées ; plusieurs mesures dites d'âge, dont le fameux âge pivot, visant à décaler l'âge effectif moyen de départ à la retraite.

Première question : le Premier ministre s'est exprimé au sujet de l'âge d'équilibre et de l'âge pivot, mais la question de la hausse des cotisations, évoquée par le CFDT, a-t-elle été réellement étudiée ?

S'agissant de la réforme actuelle, je ne peux que regretter, en tant que parlementaire, que nos travaux coïncident avec ceux de la conférence sur le financement qui rassemble les partenaires sociaux. En effet, cela revient de fait à dessaisir le législateur de cette question du financement, pourtant centrale. Faire confiance aux partenaires sociaux ne saurait signifier pour nous, députés, élus afin de légiférer notamment en matière de solidarité nationale, d'être réduits au rôle de simple spectateurs.

Concernant entre autres le sujet majeur de la prise en compte de la pénibilité dans l'acquisition de points de retraite, ou encore les situations très sensibles des personnes handicapées, quelles sont concrètement vos propositions ? Pouvez-vous garantir à la représentation nationale que vous disposerez des premières conclusions des négociations dans deux semaines, pour l'examen du projet de loi dans l'hémicycle ?

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