Intervention de Marie-Christine Dalloz

Séance en hémicycle du mercredi 5 février 2020 à 15h00
Débat sur la réforme des retraites — Débat

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Christine Dalloz :

Et je ne parle pas des 6 millions de fonctionnaires des trois fonctions publiques. Prenons l'exemple des agents de la fonction publique territoriale. Les trois quarts d'entre eux relèvent de la catégorie C et perçoivent des salaires faibles. Or les six derniers mois de leur carrière sont bien souvent l'occasion de revaloriser leur traitement, et vous le savez !

Madame la ministre, la promesse d'augmenter substantiellement les salaires n'engage que ceux qui l'écoutent.

Ainsi, ce matin, votre rapporteur a fait adopter en commission spéciale un amendement à l'article 1er, visant à supprimer les alinéas 14 et 15. L'alinéa 14 portait sur la revalorisation de la rémunération des enseignants et des chercheurs, pour leur garantir un niveau de retraite équivalent à celui des agents appartenant à la même catégorie de la fonction publique ; l'alinéa 15 tendait à renvoyer le financement de cette mesure à une loi de programmation de l'éducation nationale.

Qui devra revaloriser le traitement des fonctionnaires territoriaux, pour qu'ils puissent prétendre à une retraite décente ? Les collectivités ? Elles sont déjà étranglées, et vous leur demandez plus d'efforts chaque année ! Quelle sera l'articulation du projet avec le dispositif de Cahors ?

Enfin, pour de nombreuses femmes ayant des enfants, en particulier celles qui en ont trois ou plus, la suppression des majorations de trimestres sera très pénalisante. Il en va de même du partage entre les conjoints de la majoration de 5 % par enfant dès le premier, puisque les salaires des femmes sont souvent inférieurs à ceux des femmes. Cela n'est pas de nature à garantir l'équité.

La bannière de l'universalité que vous brandissez fièrement cache donc un camouflet ; dans les faits, elle aggravera la complexité et l'injustice de notre système de retraite.

Votre mépris du Parlement est un déni de démocratie ; les Français attendent de nous plus de rigueur et de sérieux dans l'examen d'un texte qui aura des conséquences marquantes pour leur vie.

Madame la ministre, sachez que le fruit d'une vie de travail ne peut être considéré avec autant de désinvolture.

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