Intervention de Martial Saddier

Séance en hémicycle du jeudi 6 février 2020 à 9h00
Questions sur les politiques de réponses aux personnels hospitaliers en grève

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartial Saddier :

J'associe à ma question ma collègue de Haute-Savoie, Virginie Duby-Muller.

Le 20 novembre dernier, dans le cadre du plan d'urgence pour l'hôpital, vous avez dévoilé toute une série de mesures, madame la ministre, destinées à répondre à la grogne des personnels médicaux et paramédicaux. Y figure, entre autres, une prime d'attractivité territoriale annuelle nette de 800 euros pour les personnels soignants travaillant en Île-de-France et qui gagnent moins que le salaire médian.

Si c'est une bonne chose pour les personnels médicaux d'Île-de-France, c'est un plan national que vous avez présenté, et cette problématique n'est malheureusement pas que parisienne. Quid, donc, des autres zones de notre territoire – les zones frontalières, les zones urbaines et, bien évidemment, les zones touristiques – dans lesquelles l'ensemble des critères retenus pour la prime à la vie chère sont aussi remplis ?

Des dépenses du quotidien particulièrement importantes, mais aussi un coût de l'immobilier considérablement élevé, avec des prix au mètre carré très largement supérieurs à 5 000 euros, des déplacements souvent longs et onéreux ou encore des difficultés de recrutements accrues dans le secteur de la santé du fait d'un code du travail différent ou de salaires très attractifs dans les pays voisins : voilà autant de caractéristiques qui existent en Île-de-France mais qui se retrouvent également à Lyon, à Grenoble, à Bordeaux, en Alsace, à Toulouse, à Nice, à Rennes et à Lille, ou encore en Haute-Savoie, en raison de la proximité de Genève. Comme vous le savez, le centre hospitalier AlpesLéman, situé à Contamine-sur-Arve, mais également les hôpitaux de Thonon-les-Bains, Sallanches ou Annecy, font face à de grandes difficultés de recrutement.

Ces difficultés ne touchent pas que le secteur hospitalier, mais bien l'ensemble du parcours de soins. Certes, une prime grand âge de 118 euros bruts mensuels vient d'être instaurée pour les aides-soignants des EHPAD et des services gériatriques hospitaliers, mais elle devrait également concerner les employés travaillant dans les établissements de soins de suite et de réadaptation, dans les services d'aides à la personne et dans les services médico-sociaux.

Vous en conviendrez, madame la ministre, étendre cette prime à la vie chère agirait comme une mesure de justice et d'équité territoriale, dans un secteur qui souffre fortement d'une pénurie de personnels et d'un manque flagrant d'attractivité, en particulier dans les zones frontalières et touristiques. Aussi, pensez-vous que la prime puisse être étendue à d'autres zones de notre territoire et à d'autres professionnels de notre système de santé ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.