Intervention de Agnès Buzyn

Séance en hémicycle du jeudi 6 février 2020 à 9h00
Questions sur les politiques de réponses aux personnels hospitaliers en grève

Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé :

On sent bien, dans votre question, à quel point la souffrance qu'expriment les soignants à l'hôpital public provient d'une difficulté à mieux organiser notre système de santé dans son ensemble. Vous avez parlé des personnels soignants en EPHAD, qui, pour la plupart, ne sont pas des soignants hospitaliers stricto sensu, vous avez parlé de la médecine libérale, vous avez parlé des urgences : on le voit bien, tout se tient.

C'est la raison pour laquelle, dès mon arrivée, j'ai instauré le plan « ma santé 2022 », dont un volet vise à organiser la médecine de ville de façon à mieux répartir la tâche entre les infirmiers, les kinésithérapeutes, les pharmaciens et les médecins, notamment dans le suivi des pathologies chroniques. En effet, il faut décharger les médecins de certains actes. Nous avons également créé des postes d'assistants médicaux, pour éviter du travail administratif aux médecins libéraux : en leur faisant gagner du temps, ils pourront prendre en charge plus de patients et décharger ainsi des services d'urgences.

Pour ces services, qui reçoivent énormément de patients qui n'ont pas toujours à s'y trouver, nous créons le service téléphonique d'accès aux soins : opérationnel au mois de juin, il permettra de mieux orienter les patients et, lorsqu'il ne s'agit pas d'une urgence, de les rassurer, afin d'éviter un afflux massif aux urgences. Nous avons également investi pour venir en aide aux personnels des urgences.

Comme je l'ai dit, nous avons débloqué des crédits importants pour que l'hôpital public puisse réinvestir dans le quotidien et améliorer les conditions de travail – jour après jour, les soignants se plaignent des brancards et des lits cassés ! L'investissement massif qui est produit ce mois-ci sera renouvelé tous les ans durant trois ans. Nous allons enfin reprendre la dette, avec l'objectif de dégager 1 milliard d'euros de trésorerie par an pour les hôpitaux publics, afin qu'ils puissent réinvestir et recruter du personnel. En fonction du déploiement du plan, une deuxième série de mesures sera éventuellement annoncée.

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