Intervention de Christine Pires Beaune

Séance en hémicycle du jeudi 6 février 2020 à 9h00
Questions sur les politiques de réponses aux personnels hospitaliers en grève

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristine Pires Beaune :

Personnels en hypertension, services d'urgence au bord de l'asphyxie : si rien ne change, si rien n'est fait pour pallier les insuffisances du plan « ma santé 2022 », l'hôpital public, qui est aujourd'hui au bord de la crise de nerfs, sera bel et bien en danger de mort.

Quel autre baromètre que le ressenti des professionnels de santé pour déterminer si vos mesures sont ou non à la hauteur de la crise ? La contestation et la colère ne s'essoufflent pas. De nombreux hôpitaux connaissent des grèves depuis de longs mois. Fait inédit, le désarroi concerne l'ensemble des personnels de santé, des aides-soignants aux chefs de service. Le mois dernier, ce sont 1 200 d'entre eux qui ont démissionné. Avant-hier, au centre hospitalier universitaire de Clermont-Ferrand, vingt-et-un chefs de service ont remis leur démission. Hier, les agents de l'EHPAD Pasteur, à Riom, ont déposé un préavis de grève. Les entendez-vous ? Croyez-vous qu'ils démissionnent ou se mettent en grève par gaieté de coeur ?

L'hôpital public a besoin d'oxygène. Le plan « ma santé 2022 » n'avait pour but que d'acheter la paix sociale. Le nombre de postes vacants ne cesse d'augmenter – ce n'est pas moi qui le dit : il atteint 29 % aujourd'hui contre 22 % en 2009. Des primes, c'est très bien. Des collègues de travail, c'est encore mieux.

Une reprise de dette partielle apportera un peu d'oxygène, vous avez raison, madame la ministre. Vous engagez-vous à la transparence sur cet effacement de dette ?

Vous avez annoncé des campagnes de contrôle menées par les comptables publics sur l'intérim ; vous avez raison. Certains médecins intérimaires profitent des difficultés de l'hôpital public pour choisir leur lieu et leur temps de travail et pour percevoir des rémunérations exorbitantes, qui contreviennent à l'esprit du service public et au principe d'apporter des soins à chacun en dehors de toute logique financière. Aussi, madame la ministre, pourquoi ne pas interdire purement et simplement cet exercice dévoyé de la médecine ?

Enfin, vous allez rejeter la faute sur les gouvernements précédents et je ne vais pas vous dire que tout ce qui a été fait précédemment était parfait, loin s'en faut. Mais c'est vous qui êtes aujourd'hui aux responsabilités, depuis deux ans et demi ; c'est vous qui affrontez la plus grande crise que l'hôpital public ait connue. Alors madame la ministre, allez-vous prendre les mesures qui s'imposent afin d'éviter l'effondrement de l'hôpital public, notamment en termes de personnel ? Je vous le répète : ce sont des collègues supplémentaires que réclament les équipes.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.