Intervention de Agnès Buzyn

Séance en hémicycle du jeudi 6 février 2020 à 9h00
Questions sur les politiques de réponses aux personnels hospitaliers en grève

Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé :

Vous avez posé beaucoup de questions : il me sera difficile de répondre à tout.

Vous parlez d'une solution pérenne. La seule solution pérenne, c'est de mettre en oeuvre le plan « ma santé 2022 », c'est-à-dire de repenser notre système de santé dans son ensemble. Nous avons un problème de démographie médicale. Ce problème est français, mais aussi international : tous les pays souffrent aujourd'hui d'un manque de médecins. Nous avons donc besoin de mieux répartir les tâches entre les médecins et les autres professions médicales ou paramédicales, et c'est justement ce qui est prévu dans le plan « ma santé 2022 ». Cela permettra déjà de soulager la médecine de ville, qui se trouve aujourd'hui dans l'incapacité de faire face à l'afflux de patients, car les médecins sont en difficulté. Cela permettra aussi de lutter contre les déserts médicaux.

Une première étape a été franchie lorsque vous avez voté la loi relative à l'organisation et à la transformation du système de santé, qui met en oeuvre le plan « ma santé 2022 » et nous permet maintenant d'investir davantage dans les services d'urgence et les services hospitaliers afin d'améliorer les conditions de travail des personnels concernés.

Mais si nous pensons chaque secteur indépendamment des autres, nous ne trouverons pas la solution. Nous avons besoin d'une réorganisation pérenne, globale, du système de santé, qui est en train d'être menée. Après le vote de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2020, en décembre dernier, les crédits ont été alloués aux hôpitaux dès le mois de janvier. En outre, nous essayons de mieux répartir les tâches entre professionnels en créant des infirmiers en pratique avancée et en autorisant des délégations de tâches ? En effet, nous n'aurons pas de médecins supplémentaires en France dans les années qui viennent : nous devons donc réorganiser le système.

Vous parlez de fermetures de lits. Lorsqu'il y en a, ce n'est pas une décision de l'hôpital, mais une conséquence de l'absence de médecins. Partout où nous pouvons rouvrir des lits, il faut le faire. Dans les unités de post-urgence, il y a des moyens pour cela. J'ai demandé aux ARS de me faire remonter les demandes. Il n'y a pas de problèmes de moyens financiers pour l'ouverture de lits, mais nous avons besoin de professionnels. Pour cela, il faut décharger les médecins d'un certain nombre de tâches, et c'est ce que nous faisons.

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