Intervention de Henri Sterdyniak

Séance en hémicycle du jeudi 6 février 2020 à 9h00
Débat sur les allégements de la fiscalité au profit du capital et des entreprises

Henri Sterdyniak :

Je ferai une première remarque hors-sujet : la mise en place du CICE a été un scandale pur. Il faut que les parlementaires soient vigilants. Il est totalement inacceptable de faire semblant qu'une réduction de cotisations soit une baisse de l'impôt sur les sociétés et d'avoir introduit ce mécanisme de décalage d'un an, qui nous arrangeait certes lorsqu'il a été mis en place, mais qui nous a fait payer 20 milliards d'euros pour compenser la fin du CICE. Le fait d'utiliser un mécanisme de dépense fiscale pour une réduction de cotisations sociales et de jouer sur le décalage n'est pas acceptable du point de vue démocratique – ni du point de vue logique, car cela affaiblit la mesure.

Par ailleurs, comme vous le savez, nous vivons dans un régime capitaliste, où ce sont les entreprises qui embauchent ou qui débauchent. Le problème, c'est qu'on a peur, car les entreprises peuvent dire qu'une augmentation du coût du travail ne serait pas grave, puisqu'elles pourraient remplacer toutes les caissières par des machines, ce qui augmenterait massivement le chômage des non-qualifiés.

Toutes les études montrent que le CICE a un impact très faible mais, au nom du principe de précaution, on n'ose pas supprimer cette mesure peu efficace. Il serait sans doute plus utile de dire que, demain, on créera des emplois verts.

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