Intervention de Henri Sterdyniak

Séance en hémicycle du jeudi 6 février 2020 à 9h00
Débat sur les allégements de la fiscalité au profit du capital et des entreprises

Henri Sterdyniak :

La stratégie d'attractivité par la baisse des impôts sur les plus riches et sur les grandes entreprises n'a pas donné de coup de fouet à l'économie française. La croissance a été de 3 % en 2017, de 1,2 % en 2018 et de 0,9 % en 2019. Il faut donc se demander si la stratégie choisie est la bonne. En matière d'attractivité et de compétitivité, au niveau mondial, ça coince !

D'autre part, les entreprises françaises s'endettent aujourd'hui à des taux très bas, et il ne pèse pas de contraintes financières lourdes sur leurs investissements. Il n'est donc pas question aujourd'hui de baisser fortement l'imposition des entreprises, car cela devrait être compensé, d'une façon ou d'une autre, par des baisses de dépenses publiques, dont on a vu qu'elles ne sont pas si faciles à obtenir.

Quant aux impôts de production, il s'agit d'un tout autre sujet, que nous n'avons pas le temps d'aborder. Beaucoup de ces impôts sont tout à fait justifiés en France. Ils ont pour objet de financer des activités qui profitent directement à des branches spécifiques. La C3S, ou contribution sociale de solidarité des sociétés, est peut-être un peu de trop. Elle a fait l'objet d'un choix du Gouvernement dont nous n'avons pas le temps de discuter. Fallait-il vraiment baisser de 20 milliards la taxe d'habitation, avec tous les problèmes que cela pose sur le plan démocratique ? Sans doute aurait-il mieux valu baisser plutôt la C3S, mais c'est un autre sujet.

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