Intervention de Philippe Berta

Séance en hémicycle du mardi 11 février 2020 à 15h00
Questions au gouvernement — Projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Berta :

Madame la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation, il y a un peu plus d'un an, vous lanciez, avec le Premier ministre, trois groupes de travail afin d'élaborer une grande loi de programmation pluriannuelle de la recherche.

Dans l'économie de la connaissance qui est la nôtre, comment, en effet, se résoudre au déclin de la recherche française dans les classements internationaux ? Et comment accepter le niveau indécent des revenus des chercheurs quels que soient leurs échelons ?

Pensons aux jeunes chercheurs, maîtres de conférence, à bac plus 16, qui, pour les meilleurs, décrochent, en moyenne vers 34 ans, un poste au salaire moyen de 1 800 euros par mois…

Nous devons revenir sur la définition même du métier de chercheur afin d'y intégrer l'ensemble des activités de recherche, les activités pédagogiques, de valorisation, d'administration ou encore de culture scientifique.

Nous devons réfléchir également à l'accès aux sources de financement en offrant des chances de succès similaires à celles des pays voisins et en rééquilibrant le soutien de base aux laboratoires et les ressources contractuelles.

Comme l'a indiqué le Président de la République en novembre dernier, conformément à l'objectif fixé par la stratégie européenne Horizon 2020, le budget de la recherche française doit tendre vers 3 % du produit intérieur brut contre 2,2 % actuellement. Il s'agit d'en faire un véritable enjeu de souveraineté.

Une telle promesse, notre communauté scientifique l'a entendue bien souvent par le passé, ce qui explique aujourd'hui une certaine défiance de notre part. Je rencontre de nombreux acteurs de la recherche chaque semaine et j'ai pu la mesurer. Elle s'accompagne de rumeurs et autres fausses nouvelles, qui ne reflètent en rien les propositions formulées l'été dernier par le groupe de travail sur l'attractivité des emplois et des carrières scientifiques, que j'ai eu l'honneur de coprésider.

Pouvez-vous, madame la ministre, rassurer la communauté scientifique, et du même coup la représentation nationale, quant à votre volonté d'engager cette grande réforme qui fait souffler un vent d'espoir dans un milieu où règnent depuis trop longtemps la résignation et le découragement ?

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