Intervention de Elsa Faucillon

Séance en hémicycle du mardi 18 février 2020 à 21h30
Système universel de retraite — Avant l'article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaElsa Faucillon :

Chers collègues de la majorité, au prétexte de supprimer les régimes spéciaux – conformément à ce qui était annoncé lors de la présentation du présent projet de loi – , vous mettez en place un régime spécieux, un régime trompeur, caractérisé par de jolis mots tels que « justice sociale », « solidarité » et « universalité ».

Pourtant, sitôt qu'on y regarde de plus près, on constate que ces termes sont trompeurs. Ceux que vous trompez au premier chef, ce sont les citoyens de ce pays – donc le peuple ! C'est pourquoi nous continuerons, inlassablement, à demander l'organisation d'un référendum.

Pourquoi ces termes sont-ils trompeurs ? Pourquoi cette réforme est-elle inéquitable ? Tout d'abord, elle l'est entre le cadre et l'ouvrier. Nous l'avons répété, et nous avons cité de nombreux exemples, auxquels vous n'avez jamais été capables d'opposer un seul contre-exemple.

Admettons que l'âge d'équilibre – à défaut d'âge pivot – soit fixé à soixante-cinq ans. L'ouvrier ou l'ouvrière qui, n'en pouvant plus d'effectuer un travail dur, partira à l'âge de soixante-deux ans, soit à un moment où sa santé ne lui permet plus de travailler, et subira donc une décote de 15 % ou de 20 %. Le cadre, lui, pourra peut-être partir à soixante-six ans avec le même état de santé, et bénéficiera d'une surcote de 5 %, alors même que son espérance de vie est, en moyenne, de sept ans supérieure à celle de l'ouvrier. Nous sommes donc bien en présence d'une réforme inéquitable.

Elle l'est également entre les générations, selon que l'on est né avant ou après 1975, mais aussi avant ou après 1990.

Enfin, elle est inéquitable entre les hommes et les femmes. Vous avez beau prétendre le contraire, même l'étude d'impact accompagnant le projet de loi ne permet pas de démontrer en quoi les femmes pourraient être avantagées. Elles seront bel et bien les grandes perdantes.

Nous soutenons donc les amendements nos 384 et 535 .

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