Intervention de Boris Vallaud

Séance en hémicycle du mercredi 19 février 2020 à 21h30
Système universel de retraite — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBoris Vallaud :

Hélas, cela ne peut pas leur être promis.

Sans réforme, le système actuel conduira à une dégradation du taux de remplacement. Votre réforme vient-elle corriger cela ? En aucune manière. Ce que nous sommes capables de comprendre de cette réforme, c'est qu'elle consistera essentiellement à consacrer le décrochage du niveau de vie des retraités par rapport aux actifs. Cet écart de niveau de vie équivaudra à celui des années quatre-vingt : ainsi, nous allons gommer quarante ans de progrès social. Par ailleurs, chacun devra travailler plus longtemps – jusqu'à trois ans de plus qu'aujourd'hui. Cette réforme est particulièrement injuste du fait de la fixation d'un âge pivot qui défavorisera ceux qui commencent à travailler tôt – c'est la source de toutes les injustices.

Même les prétendus progrès sociaux qu'elle contiendrait n'en sont pas. Pour maintenir son niveau de retraite, il faudra travailler plus longtemps, sous peine de subir une décote. Même le minimum contributif que vous êtes en train d'élaborer n'est qu'un filet de sécurité pour les plus modestes des pensionnés, puisque 30 % des pensionnés et 40 % des femmes seront au minimum contributif. Qui pourra se constituer par capitalisation le complément de pension qui lui manquera ? On s'inquiète moins pour le 1 % de Français à qui vous allez rendre 4 milliards d'euros de cotisations que pour les millions de Françaises et de Français que vous maintiendrez dans la pauvreté en raison d'une indexation très faible de ce minimum contributif – il faut répéter que vingt ans après avoir fait valoir ses droits à pension, on ne touchera plus que 70 % du SMIC.

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