Intervention de Elsa Faucillon

Séance en hémicycle du jeudi 20 février 2020 à 9h00
Système universel de retraite — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaElsa Faucillon :

Je voudrais alerter nos collègues sur les conséquences, parfois notables, des décisions politiques que nous prenons. S'agissant de la pénibilité, les répercussions sur les corps et sur l'espérance de vie sont particulièrement importantes. Une pièce de théâtre, adaptée du livre d'Édouard Louis Qui a tué mon père se joue actuellement en région parisienne. Je vais vous en lire un passage, puisque la littérature peut être politique. L'auteur s'y adresse à son père : « Chez ceux qui ont tout, je n'ai jamais vu de famille aller voir la mer pour fêter une décision politique, parce que pour eux la politique ne change presque rien. Je m'en suis rendu compte, quand je suis allé vivre à Paris, loin de toi : les dominants peuvent se plaindre d'un gouvernement de droite, mais un gouvernement ne leur cause jamais de problèmes de digestion, un gouvernement ne leur broie jamais le dos, un gouvernement ne les pousse jamais vers la mer. La politique ne change pas leur vie, ou si peu. Ça aussi c'est étrange, c'est eux qui font la politique alors que la politique n'a presque aucun effet sur leur vie. Pour les dominants, la politique est une question esthétique : une manière de se penser, une manière de voir le monde, de construire sa personne. Pour nous, c'était vivre ou mourir. » Voilà ce que les décisions politiques que vous allez prendre aujourd'hui sur la pénibilité auront comme conséquences sur les corps et sur les vies.

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