Intervention de Caroline Fiat

Séance en hémicycle du jeudi 20 février 2020 à 21h30
Système universel de retraite — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCaroline Fiat :

Monsieur Maire, si nous avons déposé des sous-amendements, c'est que, dès lors que l'article 1er déclinait les principes du projet de loi, il nous fallait bien en traiter avant même d'en venir au titre II.

D'autre part, savez-vous que l'âge moyen d'entrée dans un institut de formation d'aide-soignant est de 32 ans ? Dans les documents que M. le secrétaire d'État avait promis de me transmettre et que j'ai bien reçus – je l'en remercie – , je constate qu'il faudra avoir travaillé vingt ans pour avoir droit à une formation. Autrement dit, une aide-soignante devra attendre ses 52 ans pour bénéficier d'une formation. Connaissez-vous le taux de chômage des plus de 55 ans en France ? Vous m'envoyez en formation à 52 ans, et ensuite, je fais quoi ? Il faut être réaliste ! Connaît-on, oui ou non, la situation en France dans cet hémicycle ? Il faut réfléchir !

Certains font de l'humour en soulignant qu'il y aurait eu moins de manifestants parmi les personnels hospitaliers qu'il y a d'amendements sur ce projet de loi. Chers collègues, c'est oublier que les personnels hospitaliers sont réquisitionnés pendant les manifestations ; ce n'est pas sérieux.

Monsieur Turquois, s'agissant de la différence entre le public et le privé, je peux reprendre l'exemple que je vous avais donné lors l'examen du texte en commission spéciale. Vous vous souvenez peut-être des infirmières Caro et Caroline : la première était dans le public, l'autre dans le privé. Dans le système actuel, l'une peut partir à la retraite à 57 ans avec une pension de 1 575 euros, l'autre peut partir à 62 ans avec 1 300 euros. Dans votre système, il semble que la première doive partir à 64 ou 66 ans avec 1 200 euros et que la seconde parte au même âge avec 1 000 euros. En réalité, demain, elles partiront toutes les deux à 58 ou 60 ans en invalidité et elles toucheront le RSA, le revenu de solidarité active. Voilà votre universalité ! Ce n'est pas cela que nous voulons. C'est pourquoi nous vous invitons à adopter nos sous-amendements.

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