Intervention de Julien Aubert

Séance en hémicycle du vendredi 21 février 2020 à 15h00
Système universel de retraite — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Aubert :

Je ne ferai pas de procès d'intention à la majorité : je crois que personne ici n'a envie que les retraites baissent. Cependant, j'ai quelques inquiétudes.

Je ne veux pas revenir sur la question du financement, mais admettez que si ce sujet avait été traité, cela aurait facilité les débats !

En outre, la question centrale de la valeur du point a été enfouie dans un certain brouillard méthodologique. Je rappelle que le Premier ministre avait longtemps parlé d'une indexation sur les salaires, lesquels augmentent plus vite que l'inflation. Ensuite, nous avons vu apparaître la notion d'indexation sur le revenu – ce n'est pas la même chose que le salaire, car le salaire n'est pas la seule composante des revenus – , plus précisément sur le revenu moyen par tête. Y inclut-on les revenus du patrimoine et les revenus du capital ? Se pose aussi la question de la construction de cet indicateur.

Ce qui est embêtant, c'est que la valeur du point peut baisser : il suffit pour cela que l'inflation devienne supérieure à la progression des salaires et des revenus. Cela peut arriver, en raison d'une contraction du PIB ou pour beaucoup d'autres raisons. La question est de savoir quels filets de sécurité sont mis en place. Or le seul que je vois a priori, c'est le plancher de 1 000 euros en dessous duquel on ne pourrait pas descendre si d'aventure la valeur du point devait se dégrader du fait d'une évolution des indicateurs économiques.

Ce que je crains pour ma part, c'est l'institution progressive d'un système à deux vitesses, avec un aplatissement des pensions des classes moyennes – je constate en effet que vous tapez plutôt sur les cadres, les professions libérales, le milieu de la pyramide – , tandis que ceux dont les revenus dépassent 10 000 euros par mois auront recours à la capitalisation. Je comprends mieux, du coup, les offres publicitaires des uns et des autres. Je le regrette, non que je sois hostile à la capitalisation, mais parce que je pense que si l'on veut instituer un régime complémentaire par capitalisation, il faut le dire et mettre la question sur la table…

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