Intervention de Jean-Paul Lecoq

Séance en hémicycle du mardi 7 novembre 2017 à 15h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022 - projet de loi de finances pour 2018 — Action extérieure de l'État

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

Nous nous associons aussi aux conclusions des rapporteurs pour avis de la commission des affaires étrangères.

Comment la France peut-elle se positionner pour rester crédible et forte au niveau international ? Le budget du ministère de l'Europe et des affaires étrangères est censé répondre à cette question. Or nous avons beau lire et relire vos documents budgétaires, monsieur le ministre, monsieur le secrétaire d'État, nous n'y trouvons pas la bonne réponse.

Le budget de l'action extérieure de l'État n'est pas à la hauteur des ambitions. Le Quai d'Orsay, cela a été dit, est considérablement affaibli depuis des années, notamment à cause de la suppression de la moitié de ses effectifs en trente ans. Et, monsieur le ministre, vous nous vendez cette année un budget soi-disant stable. C'est un trompe-l'oeil ! Avec cette stabilisation, vous masquez en fait les 160 millions d'euros gelés au mois de juillet. Le budget pour 2018 sera donc inférieur à celui de 2017, tout simplement. Sans compter que les budgets pour 2019 et 2020 seront aussi en baisse, de 176 millions d'euros. Il y aura un moment où notre diplomatie ne pourra plus absorber de tels chocs.

A contrario, à voir l'augmentation du budget du ministère des armées et sachant que l'arsenal de dissuasion nucléaire français sera une priorité budgétaire en 2018, il y a de quoi être surpris. Et cela, l'année même où la Campagne internationale pour l'abolition des armes nucléaires se voit décerner le prix Nobel de la Paix, après avoir oeuvré à la signature par 122 États de l'ONU d'un traité qui déclare illégales les armes nucléaires. Au regard du droit international, cela relève presque de la provocation !

Nous ferions quand même mieux d'investir dans la diplomatie que dans la guerre. Parler, négocier, tel est le métier des diplomates ; sans eux, ce sont les armes qui parlent. Il est donc temps de rendre à la diplomatie sa juste valeur dans le budget de l'État français.

La diplomatie culturelle patine. Les moyens disponibles pour mettre en avant la francophonie et les instituts français sont dérisoires. Les différentes politiques de partenariat scientifiques, universitaires ou culturels ne sont pas suffisamment valorisées.

Les nombreuses ventes des bâtiments d'ambassade dégradent l'image de la représentation française…

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