Intervention de Florence Parly

Séance en hémicycle du mardi 7 novembre 2017 à 21h30
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022 - projet de loi de finances pour 2018 — Défense

Florence Parly, ministre des armées :

Monsieur le président, mesdames et messieurs les députés, on dit parfois que le budget est une science aride, qu'il s'agit d'une accumulation de chiffres et de nombres ou encore d'une collection d'ajustements techniques dont personne ne comprend les ressorts. Ce n'est pas ce que je crois. Le budget du ministère des armées, pour moi, c'est d'abord une vision, une vision pour les femmes et les hommes qui se battent pour notre pays, une vision pour notre avenir, pour nos technologies et pour notre innovation, une vision, enfin, pour tout notre modèle de défense.

Cette vision est claire : face aux menaces, face aux dangers, face au terrorisme, la France ne cédera rien. Elle interviendra partout où ses intérêts sont menacés. Elle conservera sa pleine autonomie stratégique et un modèle d'armée complet et équilibré.

Le projet de loi de finances pour 2018 est l'incarnation de cette volonté, partagée par le Président de la République et le Premier ministre, de ne rien céder pour la sécurité des Français. Il prévoit une hausse historique de 1,8 milliard d'euros du budget du ministère des armées. Cet effort inédit est le point de départ d'une remontée en puissance exceptionnelle, puisque chaque année, ensuite, et jusqu'en 2022, le budget du ministère des armées augmentera de 1,7 milliard d'euros par an, avec toujours en vue l'objectif de consacrer 2 % de notre PIB à la défense en 2025.

Ce budget a au moins deux grandes vertus : il répond aux besoins immédiats et il prépare un avenir ambitieux pour notre défense. Il nous prépare, d'abord, à affronter les menaces. Il prend en compte le niveau d'engagement particulièrement élevé de nos armées et permet un effort considérable pour la soutenabilité de nos opérations. C'est un effort pour la protection du matériel, à laquelle ce projet de loi de finances 2018 consacre 450 millions d'euros supplémentaires par rapport à 2017. C'est aussi un effort concret pour la protection de nos forces avec une enveloppe de 200 millions d'euros.

Il porte enfin une attention toute particulière à la condition du personnel. J'ai présenté la semaine dernière mon plan famille, un plan ambitieux, concret et moderne, qui répond aux besoins des militaires et de leurs familles : 300 millions d'euros y seront consacrés sur les cinq prochaines années.

Ce budget prépare également l'avenir de nos armées, de nos technologies et de notre ministère. Les équipements qu'utilisent nos forces sont parfois fortement éprouvés, voire vieillissants. Les renouveler est devenu une nécessité absolue, tant pour la sécurité de nos forces que pour la réussite de nos opérations. Le projet de loi de finances pour 2018 relève pleinement ce défi en accordant 1,2 milliard d'euros supplémentaires aux crédits d'équipement.

Les dépenses d'infrastructures, elles aussi, trop souvent variables d'ajustement des précédents budgets, seront considérablement augmentées.

Enfin, ce budget est une porte ouverte sur l'innovation avec un budget recherche et développement porté à 4,7 milliards d'euros. Cet effort est également dirigé vers la cybersécurité et le renseignement, car nous savons que la révolution numérique est source non seulement d'opportunités exceptionnelles mais aussi de défis qu'il nous faut relever.

Ce budget est donc un budget de remontée en puissance. Il répond aux besoins des armées et prépare leur avenir, un avenir que je veux ambitieux, innovant et autonome ; européen aussi. De cet avenir, nous aurons l'occasion de débattre dans le cadre du projet de loi de programmation militaire que je vous soumettrai au cours du premier semestre 2018.

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