Intervention de Jean Lassalle

Réunion du mercredi 12 février 2020 à 17h00
Mission d'information sur l'incendie d'un site industriel à rouen

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Lassalle :

J'ai été très heureux de participer à cette mission d'information consacrée à un événement très malheureux. Je m'associe à mes collègues qui sont intervenus précedemment– ils étaient unanimes au moins sur ce point – pour dire que nous avons pu mener nos auditions comme elles devaient l'être. J'ai trouvé, monsieur le président, que vous aviez remarquablement présidé, et que, monsieur le rapporteur, vous aviez remarquablement rapporté. (Sourires.) Le fait même d'organiser une mission d'information est un acte fort ! Même si la procédure peut paraître plus légère que celle d'une commission d'enquête parlementaire. Cela montre à quel point l'événement qui nous a rassemblés a été grave et lourd de conséquences. Il a stupéfié la population et profondément meurtri une région.

Parmi les éléments positifs que je trouve dans les conclusions du rapport, il y a le fait qu'on ait retenu, au moins en partie, la proposition de notre collègue Pierre Cordier, consistant à installer un groupe de travail permanent, à l'image de ce qui existe pour les centrales nucléaires. C'est un peu le sens de la proposition no 10 : « Créer une cellule de communication de crise au sein de l'État pouvant être déployée en cas d'accident technologique pour assister les services de l'État en région et le préfet dans la communication de crise ». De fait, la question de la communication est très importante, et il m'a semblé que nous étions très démunis sur ce plan. Dans le même ordre d'idées, je souscris à la proposition no 3 : « Réaliser une fois par an un exercice de grande ampleur de risque naturel ou technologique sous forme de “journée à la japonaise” dans un département ». Certes, on ne peut pas tout prévoir, et nous savons tous qu'il existe, au coeur des villes, des installations un peu plus vétustes qu'elles ne devraient l'être, mais il faut se préparer. À cet égard, je suis très favorable à ce que cette dimension soit intégrée dans le Service national universel, tout comme j'approuve le SNU en lui-même – à supposer que celui-ci soit vraiment universel ! Je vous promets d'ailleurs que, si je suis le prochain Président de la République, je le mettrai en place, même si cela coûte 32 milliards d'euros, ce qui n'est pas rien…

Par ailleurs, il est très important, comme le propose le rapporteur, de relancer l'attractivité de Rouen. Cela permettra à une population très meurtrie, et qui continue d'avoir peur – car on ne connaît pas encore toutes les conséquences de l'événement – de reprendre confiance. Une grande ville comme Rouen mérite des initiatives positives après avoir connu une telle épreuve.

Enfin, je partage l'avis de mon collègue Éric Coquerel : à force de déshabiller les services de l'État à tous les niveaux – sauf, hélas, en ce qui concerne les très hauts fonctionnaires –, il n'y a plus d'effectifs suffisants pour accomplir le travail de chaque jour consistant à se préparer, à surveiller, à rassurer, à pousser les entreprises à faire mieux. Il doit s'agir d'une démarche positive : on n'a pas besoin de contrôleurs qui empêchent tout ; il faut des facilitateurs, comme j'en ai connu à mes débuts dans la vie publique, il y a fort longtemps déjà.

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