Intervention de Mathilde Panot

Séance en hémicycle du dimanche 23 février 2020 à 15h00
Système universel de retraite — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Panot :

Monsieur le ministre, vous n'avez pas répondu aux questions que je vous ai posées concernant les chômeurs. Ce sous-amendement me permet d'y revenir.

Ce qui se profile, c'est un désastre social sans précédent. Les chômeurs vont voir leur pension de retraite baisser parce que son calcul se basera désormais sur la carrière complète et que leurs périodes d'inactivité les priveront du minimum de 1 000 euros dont vous vous glorifiez.

En outre, les chômeurs en fin de droit ne cotiseront pas pour la retraite, contrairement à aujourd'hui, ce qui sera désastreux pour un grand nombre d'entre eux – plus de la moitié des chômeurs en France ne sont pas indemnisés.

Enfin, leur pension de retraite baissera parce qu'ils cotiseront non plus sur la base de leur dernier salaire, mais sur celle de leur allocation chômage, d'un montant bien plus faible.

Je voudrais revenir, monsieur le ministre, sur la question de l'âge d'équilibre. Il a été dit dans la presse que des personnes indemnisées depuis plus d'un an pourraient continuer de l'être après 62 ans. Pouvez-vous nous le confirmer ?

D'autre part, comment feront les chômeurs en fin de droits ? Ils seront probablement obligés de prendre leur retraite et de subir une décote de 10 %, voire de 15 %, parce qu'ils n'auront pas atteint l'âge d'équilibre.

Permettez-moi de rappeler que, dans le régime de l'AGIRC-ARRCO – celui de l'Association générale des institutions de retraite des cadres et de l'Association des régimes de retraite complémentaire – , dont vous ne cessez de répéter qu'il fonctionne très bien alors que la valeur moyenne des pensions a baissé de 16 % en dix ans, une décote de 10 % est déjà appliquée aux personnes privées d'emploi contraintes de partir à la retraite avant 63 ans.

Je rappelle que le taux d'emploi des personnes âgées de 60 ans à 64 ans est de 31 % seulement, et que le taux de retour à l'emploi au bout de douze mois pour un chômeur de 60 ans n'est que de 20 %, contre plus de 50 % avant 50 ans.

J'attends des réponses, monsieur le ministre. Le rapport de la Cour des comptes fait apparaître une explosion de la pauvreté dans notre pays. Nul doute que la situation va encore s'aggraver avec cette réforme !

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