Intervention de Éric Coquerel

Séance en hémicycle du dimanche 23 février 2020 à 15h00
Système universel de retraite — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

Ce sous-amendement me permet de revenir sur la notion de soutenabilité, dont M. Mélenchon a eu raison de dire que, dans votre système, elle était comptable et non pas économique, c'est-à-dire fondée sur la confrontation entre le capital et le travail.

J'ajoute un élément dont vous conviendrez pour une fois, je l'espère, que ce sera un des résultats concrets de votre réforme.

Aujourd'hui, le montant de la retraite est calculé sur un salaire de référence, dans un système à prestations définies. En d'autres termes, on commence par définir des prestations, tenues pour prioritaires, et l'on y consacre ensuite les budgets nécessaires – selon des règles qui nous plaisent ou non, mais qui existent.

Vous allez inverser les choses : ce qui devient prioritaire, c'est l'équilibre comptable du système, les taux de remplacement devenant une variable d'ajustement.

En outre, vous ajoutez deux verrous. D'une part, vous imposez un équilibre comptable sur cinq ans. J'ai rappelé ce matin à quel point une telle disposition aurait été nocive pendant la période comprise entre 2008 et 2012, durant laquelle le maintien du montant des retraites a permis, en soutenant un tant soit peu la consommation, de maintenir l'économie française à niveau. D'autre part, vous vous interdisez d'élever le montant des cotisations car vous refusez d'augmenter ce que vous appelez le coût du travail, et nous son prix.

C'est en raison de ce double verrou que vous ne pouvez pas garantir l'âge d'équilibre ni le niveau des pensions, qui dépendront, je le répète, de l'équilibre comptable. Vous inversez l'ensemble de la logique actuelle.

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