Intervention de Éric Woerth

Séance en hémicycle du dimanche 23 février 2020 à 21h30
Système universel de retraite — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Woerth :

Il est important de savoir si nous pouvons ou non garantir un taux de remplacement. Un taux de remplacement est aujourd'hui affiché, mais, entre nous, il a plutôt tendance à baisser au fil du temps. Il est garanti au niveau du SMIC puis commence à baisser en remontant sur l'échelle des salaires. Du reste, plus vous garantirez un haut taux de remplacement au niveau du SMIC, plus il sera difficile à gérer sur l'ensemble de l'échelle des salaires car, tout comme il existe une échelle des salaires, il existe une échelle des retraites.

Deuxièmement, il convient de garantir l'équilibre financier d'un système dans lequel la nation décide de consacrer beaucoup d'argent. Quand on parle de points de pourcentage de PIB – 13, 14 ou 15 % – , il s'agit de la meilleure manière de dire quel niveau de richesse nous sommes capables de consacrer au système de retraite. Cela étant, ce système doit évidemment être équilibre car ici réside la véritable justice : de l'équilibre dépend la capacité à verser des pensions.

Pour que ces pensions soient bonnes et qu'elles soient en relation avec le salaire, il est évidemment nécessaire que le niveau de qualification des Français augmente. Vous parliez des inégalités entre les hommes et les femmes ; la vérité est qu'elles reflètent des carrières qui sont elles-mêmes inégales. C'est pour cette raison et pas pour une autre qu'il existe une inégalité en matière de retraites.

Nous constatons progressivement, avec des générations dans lesquelles hommes et femmes travaillent de la même manière et des écarts de salaire qui diminuent – certes pas encore suffisamment – , que la qualification et la nature des carrières constituent la meilleure garantie pour obtenir des retraites équivalentes. Il convient donc d'avoir le courage de prendre les mesures en adéquation avec cette ambition, sachant que, pour garantir l'équilibre financier du système, il faut avoir le courage d'augmenter l'âge de départ à la retraite. Vous ne pouvez pas ne pas vouloir les mesures et, en même temps, vouloir les résultats.

Enfin, l'augmentation des salaires ne peut venir que des qualifications. Un décret ne saurait prévoir une augmentation des salaires pour permettre de plus hautes pensions, c'est à la hauteur d'un enfant en classe de CP. Une telle action comporterait de lourdes conséquences, insupportables pour la compétitivité du pays et donc pour le système de retraite.

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