Intervention de Frédéric Monot

Réunion du mercredi 25 septembre 2019 à 11h00
Commission d'enquête sur l'impact économique, sanitaire et environnemental de l'utilisation du chlordécone et du paraquat comme insecticides agricoles dans les territoires de guadeloupe et de martinique, sur les responsabilités publiques et privées dans la prolongation de leur autorisation et évaluant la nécessité et les modalités d'une indemnisation des préjudices des victimes et de ces territoires

Frédéric Monot, responsable du département scientifique EERB (Environnements, écosystèmes, ressources biologiques) au sein de l'Agence nationale de recherche (ANR) :

Ce ne sont pas des projets qui ont été financés directement par l'ANR. Les projets qui ont été financés par l'ANR sont d'abord le projet « Ti-Moun », qui s'appuyait sur l'accord Ti-Moun. Il portait sur l'impact de l'alimentation maternelle sur le déroulement de la grossesse et le développement de l'enfant en Guadeloupe, et comportait notamment l'étude de l'interaction entre les effets nocifs et les aspects protecteurs de l'alimentation.

Ensuite, il y a eu un projet, en 2008, qui s'appelait Chlordexo, sur la pollution des sols et des eaux par le chlordécone aux Antilles, ainsi que sur ses conséquences sur les cultures et les organismes aquacoles. En 2010, il y eut un projet Machloma sur les mécanismes d'accumulation, d'élimination et de perturbation du système nerveux et endocrinien induit par l'exposition au chlordécone dans les Antilles françaises, ainsi qu'un autre projet sur l'impact du chlordécone sur l'hépatite chronique active. Un autre projet a ensuite porté sur la contamination par le chlordécone du biofilm épilithique en rivière, en s'appuyant sur la recherche de bio-indicateurs. Rappelons au passage que le biofilm épilithique est celui qui se développe sur les rochers ; il peut justement servir de bio-indicateur.

En 2013, un autre projet a porté sur la distribution du chlordécone dans la prostate et sur les perturbations moléculaires induites en lien avec la promotion tumorale ; il s'agissait d'un projet de recherche fondamentale. En 2016, un projet, qui n'est pas encore terminé, a été retenu. Il porte sur des stratégies innovantes pour sécuriser les systèmes d'élevage dans les zones contaminées par la chlordécone. Une approche modèle a été développée dans les Antilles, qui pourrait être applicable dans les zones contaminées à l'échelle mondiale.

Sur les aspects liés à la toxicité, on retrouve des équipes de l'Inserm et du CNRS. Ce sont des équipes qui sont bien déjà impliquées sur tous les aspects de perturbateurs endocriniens et qui sont reconnues en France. Sur les aspects d'évolution, je ne saurais être aussi précis. Beaucoup d'études ont porté sur les aspects écotoxicologiques, permettant de juger de l'impact environnemental de la chlordécone sur les plantes et sur les animaux. Un nouveau projet a été retenu cette année, qui porte sur la caractérisation de la chlordécone et des molécules dérivées de la dégradation de la chlordécone. Ces recherches portent sur des aspects analytiques complexes.

Quant aux résultats des projets de recherche, ils appartiennent aux chercheurs, qui seront mieux à même que moi d'en faire état. Je ne suis pas le scientifique le mieux placé pour parler des résultats de ces projets.

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