Intervention de Olivier Marleix

Séance en hémicycle du lundi 24 février 2020 à 21h30
Système universel de retraite — Article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Marleix :

Monsieur le secrétaire d'État, monsieur le rapporteur, vous n'êtes pas clairs, ni précis sur les chiffres. Et, cher collègue Cazeneuve, certes nous en reparlerons à l'article 13, mais nous sommes également au coeur du sujet en évoquant la question du plafond de cotisation dans l'article qui traite du champ d'application du système universel.

La réforme entraînera un déficit. L'AGIRC-ARRCO a publié des chiffres montrant que selon les années – la démographie modifie la donne d'une année sur l'autre – le déficit s'établirait entre 4 et 5 milliards d'euros par an, pendant une période de transition de plus de vingt ans, soit au total 65 milliards d'euros de déficit. Pourquoi faites-vous le choix d'un tel déficit, qui n'est à l'avantage de personne, et certainement pas des hauts cadres qui devront se débrouiller pour financer leur retraite par capitalisation ?

Vous n'êtes pas clairs sur le financement. Comment comptez-vous financer la période de transition ? En piquant les réserves de l'AGIRC-ARRCO ? Les organisations syndicales sont totalement opposées à cette idée. En augmentant les cotisations ? Le MEDEF est contre également. Même si la conférence de financement est autonome, nous aurions aimé des explications. Nous n'en avons pas.

Vous n'êtes pas clairs non plus sur votre philosophie. Pourquoi avoir décidé de dispenser les hauts salaires de la solidarité ? Cela rappelle étrangement la réforme de l'UNEDIC, dans laquelle vous avez également plafonné l'indemnisation pour les cadres, avec pour conséquence de les renvoyer vers l'assurance privée tant le système devient vite défavorable et dégressif. La question d'Éric Woerth sur vos intentions futures en matière d'assurance maladie est donc tout à fait fondée.

Quelle philosophie vous anime ? Quelle est votre vision de notre sécurité sociale ? Une sécurité sociale qui ne serait plus qu'un filet de sécurité plus les plus modestes et qui inviterait les plus riches à prendre leur autonomie, ce n'est certainement pas ce que nous souhaitons pour notre pays.

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