Intervention de Gérard Collomb

Séance en hémicycle du mercredi 8 novembre 2017 à 15h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022 - projet de loi de finances pour 2018 — Immigration asile et intégration

Gérard Collomb, ministre d'état, ministre de l'intérieur :

Monsieur le président, messieurs les rapporteurs spéciaux, madame la présidente et madame la rapporteure pour avis de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République, monsieur le rapporteur pour avis de la commission des affaires étrangères, mesdames, messieurs les députés, les crédits de la mission « Immigration, asile et intégration » représentent 1,383 milliard d'euros, soit une hausse de 26 % par rapport à 2017. Nous allons, cet après-midi, citer de nombreux chiffres. Nous savons tous que, derrière ces chiffres, il y a des réalités humaines, il y a celles et ceux qui arrivent sur le territoire et doivent être fixés le plus tôt possible pour savoir s'ils ont droit à l'asile ou si, au contraire, ils doivent être éloignés de notre territoire, repartir dans leur pays ou, conformément aux règles de Dublin, vers le pays de premier accueil.

S'agissant de celles et ceux que nous allons accueillir sur notre territoire, il convient que nous leur donnions les plus grandes chances de s'insérer dans notre société. Pour ma part, j'ai toujours été de ceux qui s'interrogeaient sur les fractures qui marquent notre pays, de ceux qui constataient que certains de nos quartiers, certaines de nos communes, sont depuis des années en voie de paupérisation, de ghettoïsation, et que nous n'avons pas su, hélas, insérer même les petits-enfants de ces travailleurs immigrés qui ont construit la France à l'époque des Trente Glorieuses.

Il convient donc de s'interroger sur la meilleure façon d'insérer dans notre société celles et ceux à qui nous accordons l'asile. Tel est l'objet de l'ensemble des crédits qui vous sont ici présentés, et qui comportent plusieurs aspects.

Tout d'abord, il y a la création de places supplémentaires, parce que la demande d'asile va évidemment continuer à croître au cours de l'année prochaine. Il suffit de voir à la fois l'augmentation des premières demandes d'asile et le nombre de « dublinés » qui arrivent sur notre territoire pour en constater la nécessité.

Les crédits augmenteront aussi parce que le Gouvernement veut une meilleure intégration, et donc accroître l'ensemble des crédits permettant un meilleur apprentissage de la langue française, un début d'insertion sociale et professionnelle, ainsi que l'insertion par le logement.

En même temps, les crédits augmenteront parce que, vous le savez, nous avons décidé de raccourcir les délais d'examen des demandes d'asile – ce sera l'objet d'un projet de loi que je vous présenterai et sur lequel je compte travailler avec vous tous.

Aujourd'hui, ils sont bien trop longs, à la fois pour ceux qui obtiendront finalement l'asile et pour celles et ceux qui devront être reconduits. Pour ces derniers, en effet, plus la situation perdure, plus elle devient difficile. Nous créerons donc un certain nombre de postes à l'Office français de protection des réfugiés et apatrides – OFPRA – et à la Cour nationale du droit d'asile – CNDA – , de manière que le délai d'examen des dossiers soit plus court. La qualité du traitement restera inchangée, tous les cas présentés bénéficieront de la même attention que par le passé. Chaque cas est en effet différent, nous le savons, et derrière chacun d'eux il y a une réalité humaine dont il faut tenir compte.

Mesdames et messieurs les députés, nous avons à prendre en compte ensemble la problématique de l'asile et de l'immigration. Vous le savez, en Allemagne, où 800 000 personnes ont été accueillies, il y a aujourd'hui 300 000 déboutés du droit d'asile. Envisager toutes les dimensions de cette problématique, c'est ce que nous vous proposons aujourd'hui avec ce budget.

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