Intervention de Danièle Obono

Séance en hémicycle du mercredi 26 février 2020 à 15h00
Système universel de retraite — Article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanièle Obono :

La réforme des retraites et la casse du système de solidarité que vous prévoyez seraient donc comparables à la mort d'un petit chat. Tout cela va donner des arguments pour continuer à se battre contre votre mauvaise réforme.

Je vous répondrai en deux points.

S'agissant des gagnants et des perdants, d'abord, je crois que vous n'avez pas compris que même ceux qui constitueraient une minorité de gagnants sont solidaires de la majorité de perdants, car ils ont à coeur la solidarité et ne considèrent pas que la hausse des pensions qui leur reviendra est acceptable alors que les autres pâtiront de moins bonnes retraites. J'estime que les avocats donnent une bonne leçon en se déplaçant encore à Paris et en demeurant mobilisés contre votre réforme, qui sera défavorable à tout le monde.

En ce qui concerne la démographie, ensuite, vous affichez une vision mécanique s'agissant de toutes ces professions libérales et régimes autonomes. Qu'il s'agisse des avocats ou des agriculteurs, la question qu'il convient de se poser n'est pas de savoir s'il existe une baisse inexorable de leur démographie, mais si nous avons besoin de plus d'avocats et d'agriculteurs. Avons-nous besoin de plus d'avocats dans un pays dont le ratio de magistrats et de personnels de justice par habitant est l'un des plus bas d'Europe ? N'avons-nous pas besoin, pour la grande transformation agricole, de davantage d'agriculteurs ? Nous devrions pouvoir nous projeter dans un avenir dans lequel nous souhaiterions développer ces secteurs d'activité libéraux. Or votre logique revient à mener une politique de la pénurie : vous partez du principe que, de toute façon, vous réduirez immanquablement le nombre de fonctionnaires, que vous serez incapables de combattre durablement le chômage, que nous aurons irrémédiablement moins d'actifs.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.