Intervention de Éric Woerth

Séance en hémicycle du mercredi 26 février 2020 à 15h00
Système universel de retraite — Après l'article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Woerth :

Ils le seront d'abord à travers les fonds de réserves de leur caisse, dont ils vont conserver la propriété mais qui devront servir à financer la transition et leur intégration dans le régime d'universalité, mais aussi à travers les droits de plaidoirie, une vieille taxe déjà affectée d'ailleurs à ladite caisse et au financement de leur régime de retraite et de leur régime d'invalidité. On peut certes se dire que vous consolidez le dispositif existant en lui donnant valeur législative alors qu'il n'existait que par décret, mais on ne voit pas bien à quoi cela sert. Il s'agit tout de même de fonds qui étaient complètement inclus dans leur régime autonome et que les avocats n'auront plus que la permission d'utiliser pour financer leur propre solidarité – du moins ce que l'État n'aura pas redistribué via le Fonds de solidarité vieillesse universel. C'est d'ailleurs une conception assez curieuse de l'universalité puisque vous faites ainsi exactement le contraire.

Pour ma part, je me demande à quoi sert tout cela. Pourquoi le Gouvernement s'est-il braqué contre à une profession entière ? Pourquoi cette universalité au fond mal comprise ? Les régimes autonomes auraient dû le rester et ne participer au régime universel que sur un certain plan, continuant à prospérer par ailleurs de leur côté. Chacun y aurait trouvé un avantage : plus d'universalité et plus de solidarité générale, mais tout en prenant en compte des particularités des uns et des autres, sachant que le régime des avocats est en excédent et qu'il fonctionne bien. Et puis, si un jour il venait à moins bien fonctionner, si un jour le grand régime universel les attirait, ils auraient pu y accéder de manière volontaire – en payant évidemment une soulte. Cela aurait été beaucoup moins brutal, beaucoup moins idéologique et beaucoup plus moderne.

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